Sur RFI ce mardi, le ministre des Transports François Durovray s’est dit très confiant quant à l’avenir de Fret SNCF alors que les syndicats y voient une liquidation.
“Je souhaite un mouvement limité”, explique François Durovray, le ministre des Transports ce mardi sur RFI, interrogé sur les deux préavis de grève déposés par les syndicats de la SNCF.
Le premier mouvement aura lieu ce jeudi pour dénoncer une nouvelle fois le démantèlement de Fret SNCF imposé par la Commission européenne et l’ouverture à la concurrence.
“Il fallait engager une transformation du Fret SNCF”, reconnaît le ministre qui rappelle “qu’il n’y a pas d’autre hypothèse possible” pour la filiale marchandises du groupe SNCF.
SNCF : une grève au pied du sapin ? – 11/11
Le ministre souligne toutefois que cette transformation permettra de « conserver l’essentiel des wagons et des emplois qui seront redéployés au sein du groupe. Je suis très confiant dans la capacité du fret ferroviaire à se développer dans le pays, nos itinéraires ferroviaires sont de qualité ».
Pour François Durovray, “le dialogue doit précéder la grève, je suis assez dubitatif sur ce mouvement social, d’autant qu’il n’y a pas d’autre hypothèse possible”, comme un moratoire réclamé par les syndicats.
Le sujet des augmentations de salaire en arrière-plan
« Il est normal que l’avenir de Fret SNCF suscite des réactions (…). Le calendrier des discussions est suffisamment long pour que nous ayons le temps de dialoguer. Et d’aller jusqu’au bout des négociations sans passer par la grève”, indique de son côté Jean-Pierre Farandou, patron de la SNCF, précisant que “ceux qui bénéficient du statut SNCF le conserveront”.
La CGT-Cheminots, l’Unsa-Ferroviaire, Sud-Rail et la CFDT-Cheminots ont prévenu que cette journée de grève est « un ultimatum » avant « un mouvement de grève plus long et plus fort en décembre » si le gouvernement et la SNCF ne répondent pas aux leurs revendications.
Et en effet, l’intersyndicale a déposé un préavis de grève illimitée (renouvelable) depuis à partir du 11 décembre face au manque « d’inflexion » de la direction du groupe.
« Cela m’inquiète pour les Français et la SNCF », souligne le ministre. « La SNCF va mieux et elle le rend aux salariés. Je ne comprendrai pas pourquoi les Français sont bloqués», souligne François Durovray.
“Inquiet”
“Les Français ne comprendraient pas une longue et dure grève en décembre pour des questions salariales, ils ne comprendraient pas de ne pas pouvoir rejoindre leur famille pour fêter Noël…”, a déclaré ce samedi Jean-Pierre Farandou.
Il faut en effet dire que la première table ronde sur les augmentations de salaires (NAO) pour 2025 aura lieu ce mercredi.
La direction a déjà prévenu qu’elle serait moins généreuse que les années précédentes. Les syndicats réclament de fortes augmentations, comme Sud-Rail qui compte obtenir 400 euros de plus par mois pour tous les agents et une augmentation de toutes les primes de travail (primes qui ont un poids très important dans les salaires des salariés). cheminots).
La rémunération avait été au cœur des mouvements sociaux à la SNCF fin 2023.
Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Affaires