Les agriculteurs avaient prévenu de leur intention de déclencher de nouvelles manifestations à partir de ce lundi 18 novembre. Elles concerneront toute la France. Détails.
On y va encore une fois. Un an après une première mobilisation qui a crescendo jusqu’au salon de l’agriculture fin février, les agriculteurs sont descendus dans la rue à partir de ce lundi 18 novembre. Ils devraient manifester dans toute la France pendant deux jours. “Il y a 82 actions enregistrées, principalement dans les préfectures et sous-préfectures. Ils auront lieu jusqu’à mardi», a prévenu le patron de la FNSEA Arnaud Rousseau, quand son vice-président Luc Smessaert a confirmé que tous les départements seraient concernés.
C’est la signature annoncée du traité de libre-échange avec le Mercosur, que la Commission européenne espère conclure d’ici la fin de l’année, ouvrant les portes du marché commun aux pays d’Amérique du Sud, qui en est le détonateur. Mais le monde agricole veut aussi rappeler que la profession traverse une crise profonde, devenue quasi structurelle, et que les réponses apportées par le gouvernement Attal, jusqu’à présent, n’ont rien fait. Les mauvaises récoltes de l’année et l’apparition de nouvelles maladies animales n’ont pas arrangé les choses.
Des restrictions de circulation « probables »
Mais contrairement à ce qu’ils avaient entrepris en début d’année, les syndicats agricoles ne devraient pas procéder à des opérations de blocage, afin d’éviter que le mouvement ne devienne impopulaire alors qu’il était jusque-là largement soutenu par les Français. . Si “des restrictions de circulation sont probables”a prévenu Arnaud Rousseau, notamment autour des métropoles, les grands axes routiers ne seront pas perturbés. Comme en début d’année cependant, la signalisation dans certaines communes sera inversée, et comme ce qui a été fait ce week-end en Lozère, de grandes bâches seront installées à l’entrée des villages pour attirer les visiteurs. ‘attention.
Surtout, nouveauté dans cette action, les agriculteurs entendent allumer des « feux de colère » un peu partout. Il y aura des détonations pour que Macron, là où il est à Rio (le chef de l’Etat est en déplacement dans le cadre du sommet du G20, ndlr)nous entend dire non à ce Mercosur. Ça va faire du bruit jusqu’à demain soir pour que ça résonne dans toute la France.»reprend Luc Smessaert. C’est notamment sur les ronds-points qu’il convient d’allumer ces feux d’urgence.
«À l’Elysée» en tracteur
Et après ? Pour le moment, difficile de le savoir. Que du côté de la Coordination rurale, nous comptons aller au-delà de ces deux jours si les réponses apportées sont insuffisantes. « Nous allons bloquer le fret alimentaire. Les centres logistiques de la grande distribution sont visés. Premier dans le sud-ouest de la France »a détaillé la présidente Véronique Le Floc’h, dans un entretien avec Ouest de la France. Elle assure même que ses troupes pourraient monter dans un tracteur “à l’Elysée” si nécessaire.
Un mouvement long et dur ? Sur RTL, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a déjà prévenu « qu’en cas de blocage durable, il y aura une tolérance zéro. Il y a des limites : pas de dégâts matériels, pas de dégâts aux personnes, pas d’enkystement. Sinon, nous n’hésiterons pas à mobiliser des forces. Le message est clair. Pas sûr cependant qu’il parvienne à calmer les esprits avant même le début de la mobilisation.