Québec sacrifie la francisation au nom de l’austérité, affirme la CSQ

Québec sacrifie la francisation au nom de l’austérité, affirme la CSQ
Québec sacrifie la francisation au nom de l’austérité, affirme la CSQ

Ce texte fait partie de la rubrique spéciale Unionisme

Des centaines de classes de francisation ont dû être annulées depuis la rentrée scolaire dans différents centres de services scolaires (CSS) en raison d’un changement de règles budgétaires. En plus de dénoncer l’abandon des nouveaux arrivants privés de cours de français, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) craint la suite, dans un contexte de « rigueur budgétaire ».

Environ 300 enseignants en francisation affiliés à la CSQ ont été touchés au cours des dernières semaines, selon les estimations du syndicat : certains ont carrément perdu leur emploi, tandis que d’autres ont été réaffectés ailleurs, mais avec moins d’heures.

La raison : le financement des cours de francisation ne suivra pas la demande, qui a explosé ces dernières années.

Le ministre de l’Immigration, de la Francisation et de l’Intégration Jean-François Roberge nie catégoriquement avoir réduit les fonds, puisque le gouvernement a encore une fois alloué 104 millions de dollars à la francisation en CSS, comme l’an dernier. Toutefois, les fonds ne leur seront accordés qu’à hauteur du montant de leur clientèle 2020-2021, alors qu’à l’époque, « il y avait la COVID, l’immigration était en pause et il n’y avait presque pas de francisation », indique le président de la CSQ. , Éric Gingras.

Le syndicaliste s’indigne d’abord du message que cette situation envoie aux immigrants qui tentent de s’intégrer au Québec et d’en devenir des citoyens à part entière. Il s’inquiète également de la perte d’expertise qui pourrait en résulter.

« L’éducation des adultes et la francisation sont un créneau assez spécialisé au Québec, explique-t-il. Perdre ainsi plusieurs centaines d’enseignants est majeur. »

« On s’attendrait à ce que le gouvernement prenne bien soin de ses enseignants, dans le contexte de pénurie que nous vivons », poursuit M. Gingras. La réalité est que ces enseignants ne vont pas occuper des postes d’enseignants au primaire ou au secondaire. Leur travail est de franciser. Ce sont des gens qui vont partir pour autre chose et qu’on va perdre, dans un contexte où on a de grands besoins en francisation. »

Pris par surprise

La CSQ déplore également l’effet de surprise généré par la décision gouvernementale. D’abord au sein du CSS, qui s’est appuyé sur les chiffres de l’année dernière pour ouvrir des groupes et embaucher, mais aussi parmi les enseignants, qui se sont fait couper l’herbe sous le pied.

Quant aux motivations derrière ces choix budgétaires, elles ne sont pas un mystère pour le président de la CSQ. « Il ne faut pas chercher entre midi et 14 heures », dit-il. Il y a un ordre du Conseil du Trésor à tous les ministères de rejouer dans le film d’austérité… Nous avons déjà joué dans ce film et ça ne finit jamais bien. »

Pour Éric Gingras, ce n’est malheureusement qu’un début. Il dénonce également le gel de l’embauche d’employés de soutien dans le réseau scolaire, ainsi que les coupes dans les budgets de rénovation des bâtiments collégiaux et dans le réseau scolaire, alors que plusieurs de ces bâtiments sont « vétustes ».

« Comment ça va être, demain ou après-demain ? » » demande le dirigeant syndical.

“Nous serons vigilants”, ajoute-t-il. Nous avons un gouvernement qui nous demande toujours d’être positifs quand nous parlons du réseau éducatif… Mais il ne nous donne rien pour être positif quand il s’agit de nouvelles comme celle-là. »

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales de Devoirrelatifs au marketing. L’écriture du Devoir n’y a pas participé.

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