« DAMSAUTISTE » ? D’où vient ce diagnostic ?
C’est un autodiagnostic. On me raconte ça depuis toute petite mais je n’ai jamais fait l’effort d’aller le voir. Peut-être que je finirai par le faire pour aller au fond des choses… Mais c’est surtout quelque chose qu’on me répète encore et encore, alors que tout ce que je veux, c’est qu’on me laisse tranquille. Ce n’est pas tant pour moi que pour les autres, pour qu’on puisse avancer.
C’est peut-être le morceau le plus inventif de l’album, du point de vue de la production.
Merci, parce que celui-ci était si difficile. Un vrai casse-tête, notamment dans le choix des percussions. J’ai passé beaucoup de temps à trouver l’équilibre, comme dans les effets.
Cela rappelle même certains sons que l’on entend souvent dans Stromae.
Je comprends, nous avons les mêmes inspirations tribales. Stromae est l’un des premiers à populariser le tribal, il l’a rendu accessible. J’ai trouvé intéressant d’avoir des percussions répétitives pour créer une impression de cohérence dans la musicalité, là où le texte est plus particulier. J’ai ajouté des drums et des concaves sur les côtés pour ramener un peu de groove, mais quand même pour qu’on puisse se concentrer sur le texte. J’ai passé des heures à essayer de maîtriser cette science de l’équilibre, qui était nouvelle pour moi.
Dans une toute autre ambiance, plus lumineuse, « Limbisa ngai » avec Kalash Criminel, est une autre réussite.
Oui, la production est différente. Cela change un peu. C’est une chanson que j’ai commencée toute seule, à laquelle j’ai ajouté de la guitare et des sifflets. j’ai pensé à Criminel Kalash tout de suite, cela convenait à son ton de voix, à sa dynamique vocale. C’était pour lui, c’était trop évident !
Quant à « 24 heures plus tôt », c’est peut-être l’un des morceaux les plus violents de votre discographie.
Oh oui ? C’est intéressant. Pas pour moi.
On est toujours dans la tête d’un terroriste !
C’est une lecture. Mais ce qui m’intéresse, ce sont les raisons qui le poussent à craquer. Des causes si fondamentales ! J’essaie de me mettre dans la tête d’une personne qui a tellement souffert et dont la souffrance a été si absurde que la seule façon de la surmonter est de faire l’absurde. Soit un suicide, soit un meurtre. L’idée est de poser une question simple : que ferions-nous face à l’absurde ?