Le groupement des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI) au sein de l’association Départements de France a brandi cette menace jeudi pour que le gouvernement revienne sur les coupes budgétaires prévues pour 2025.
Les départements menés par la droite et le centre ont annoncé jeudi leur intention de suspendre le versement du revenu de solidarité active (RSA) et de cesser de prendre en charge les nouveaux mineurs non accompagnés (UMA) si le gouvernement ne revient pas sur les coupes budgétaires prévues pour 2025.
“A partir du 1er janvier, tous les départements de droite et du centre suspendront leurs paiements” du RSA aux caisses d’allocations familiales et “on ne prendra plus en charge de nouveaux mineurs non accompagnés car c’est la politique migratoire”, a déclaré lors d’un point presse Nicolas Lacroix (LR), président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI) au sein de l’association Départements de France, réuni en congrès à Angers. « Jusqu’à présent, nous n’avons rien dit (…), mais la protection de l’enfance n’est pas une politique migratoire. Aujourd’hui, les mineurs non accompagnés, laissons l’Etat les gérer et prendre en charge”il a ajouté.
Les départements de gauche réfléchissent aussi à des mobilisations
Nicolas Lacroix prévoit également « attaquer l’État » au tribunal chaque fois qu’il prend une décision “ce qui impacte les finances des départements sans leur accord” et demande au gouvernement de suspendre les nouvelles revalorisations prévues sous le Ségur. Lors d’un point presse séparé, les trente présidents de départements menés par la gauche ont brandi des pancartes colorées expliquant l’impact des coupes budgétaires prévues sur la vie des Français. «Nous envisageons également des mobilisations dans nos propres départements»a déclaré Jean-Luc Gleyze, président du groupe des départements de gauche, qui envisage de poser une grande bâche sur le bâtiment du département de la Gironde qu’il préside, ou de manifester. « Si nous défendons aujourd’hui le budget départemental, c’est avant tout parce que nous défendons les personnes que nous aidons au quotidien »a-t-il ajouté, précisant que l’effort budgétaire avait “déjà fait” pour les départements avec une perte de 6 milliards d’euros de droits de mutation en deux ans.
« Faudra-t-il impacter la personne âgée et lui faire payer plus que ce qu’elle doit payer dans les Ehpad ? Faut-il réduire le nombre de travailleurs sociaux ? Faut-il moins soutenir les clubs sportifs ? Faut-il moins protéger les enfants ? Faut-il augmenter le prix des cantines scolaires pour les collégiens ?il a demandé. Les départements font face à une explosion de leurs dépenses sociales en matière de protection de l’enfance, d’aide aux personnes âgées dépendantes et aux personnes handicapées, mais voient dans le même temps leurs recettes issues des transactions immobilières diminuer et enregistrent moins que la TVA comme prévu.
Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un effort de 5 milliards d’euros pour les collectivités, mais selon les Départements de France, les départements sont la couche de collectivités la plus impactée, avec 44% de l’effort, soit 2,2 milliards d’euros, alors même que leur situation économique est reconnu comme fragile. Les départements demandent au gouvernement de revoir sa copie en abandonnant le prélèvement prévu sur les recettes de fonctionnement et en gelant la dynamique TVA.