Le ministre délégué aux Outre-mer a précisé mardi 12 novembre 2024 lors d’une visite en Martinique le calendrier de la réduction de 6 000 produits de première nécessité constatée en octobre, assurant qu’elle devrait intervenir en janvier 2025.
“L’objectif est, dès le 1er janvier, de -20% sur 6.000 produits” dans cette île des Antilles secouée depuis début septembre par des tensions dues à la cherté de la vie, a déclaré François-Noël Buffet lors d’une conférence de presse à la préfecture de Martinique, après une longue réunion avec le préfet, de nombreux élus et acteurs dans le monde économique, y compris les patrons des groupes de distribution locale.
Les articles concernés sont “de nature diverse”a souligné le ministre, mais sont considérés « produits de première nécessité ».
Par ces déclarations, M. Buffet a confirmé les grandes lignes du protocole de lutte contre la vie chère signé le 16 octobre par le préfet et la trentaine d’interlocuteurs locaux venus le rencontrer mardi.
Cet accord a été conclu après six semaines d’une mobilisation contre la vie chère lancée le 1er septembre par une association locale, le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC).
Ce collectif a rejeté le protocole sur les prix et s’en tient depuis à sa position.
Échange tendu
Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, M. Buffet a déclaré avoir « prêt à rencontrer tout le monde » sur l’île, dont les dirigeants du RPPRAC, revenus dans le département lundi après un séjour de dix jours à Paris pour organiser des manifestations.
Plus tard dans la soirée, les dirigeants du collectif ont fait irruption dans l’enceinte de la résidence privée du préfet et ont exigé de rencontrer le ministre. Après un face-à-face tendu à sa porte, le représentant de l’Etat a refusé d’accéder à la demande du RPPRAC. “La rencontre n’a pas été demandée, elle n’a pas été formalisée”a fait valoir M. Buffet, dénonçant une attitude « presque paralysant » militants.
En refusant la rencontre, le ministre s’est engagé « une grave erreur »a réagi sur X la cheffe du groupe LFI à l’Assemblée nationale Mathilde Panot, ajoutant que « la solution pour le peuple martiniquais n’est ni dans la répression ni dans le mépris, elle est politique ».
Par ailleurs, une déambulation du ministre dans les rues de Fort-de-France prévue mardi a été annulée dans la matinée, car la réunion en préfecture était « bien après la date limite »s’est justifié M. Buffet qui a toutefois assuré que ses autres visites de terrain seraient maintenues.
Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, principalement nocturnes, au cours desquelles, selon les chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été délibérément incendiés et des dizaines de locaux commerciaux les propriétés ont été incendiées, vandalisées ou pillées.