QQuatre jours après les graves incidents survenus à Amsterdam, en marge d’un match entre le Maccabi Tel-Aviv et l’Ajax, les autorités néerlandaises commencent à y voir plus clair. Le bilan provisoire est de 62 arrestations et 25 blessés, dont cinq grièvement.
Peter Holla, le chef de la police d’Amsterdam, a énuméré dimanche de quoi pourraient être accusés les supporters du Maccabi. Certains d’entre eux ont chanté une chanson faisant l’éloge des forces armées israéliennes, proféré des insultes envers les Arabes, brûlé un drapeau palestinien qu’ils avaient démonté d’une façade et endommagé un taxi.
Ce sont des faits avérés, incontestables, mais ce sont des faits mineurs dans le registre des excès commis par les supporters du football européen ces dernières années, y compris aux Pays-Bas. ” Hamas, Hamas, Juifs au gaz », c’est-à-dire « Hamas, Hamas, les Juifs au gaz », est un slogan souvent utilisé par les partisans du Feyenoord Rotterdam, dont l’agressivité est redoutée sur tout le continent.
Pas d’affrontements entre supporters
Par ailleurs, rien ne dit que les attaques subies par les Israéliens aient eu lieu en réponse à des violences physiques ou verbales de la part de supporters du Maccabi. Il n’y a pas non plus eu d’affrontements avec les supporters de l’Ajax, club réputé proche de la communauté juive d’Amsterdam.
Les Israéliens ont été pris pour cible par des individus que tous les témoins ont décrits comme étant majoritairement issus de la communauté musulmane locale. Cela représente plusieurs dizaines de milliers de personnes. Après le match, qui s’est terminé vers 23 heures, les assaillants, le plus souvent masqués, se sont coordonnés pour attaquer en groupe des Israéliens isolés, loin du stade. Ceci explique le déséquilibre du bilan : tous les blessés sont israéliens.
L’un d’eux a eu la jambe cassée, plusieurs ont été jetés au sol, collectivement, dépouillés de leur portefeuille et de leur téléphone. Au moins un Israélien a été jeté dans un canal et contraint de crier « Palestine libre » pour pouvoir sortir de l’eau.
Femke Halsema, la maire d’Amsterdam, a exprimé son indignation, dénonçant une « explosion d’antisémitisme », assurant que la police d’Amsterdam ferait tout pour assurer la sécurité de ses citoyens juifs.
Cibles israéliennes
Selon certains médias, les attaques visant des Israéliens auraient été coordonnées la veille, sur les réseaux sociaux. Des taxis auraient fait circuler les adresses des hôtels où ils déposaient les Israéliens. Le Bureau central de représentation des Juifs néerlandais (Het Centraal Joods Overleg, CJO) a rapporté les témoignages de plusieurs victimes suggérant une attaque organisée, avec de nombreuses complicités. L’un d’eux a raconté que, alors qu’il voulait regagner son hôtel pour récupérer sa valise, « des groupes de jeunes l’attendaient devant l’hôtel ».
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Les autorités néerlandaises n’ont encore rien dit à ce sujet. Ils ont lancé un appel à témoins pour tenter de reconstituer le déroulement de la soirée.
Quelque 800 policiers ont été déployés pour sécuriser le match. Ils seront 4 000 pour le match France-Israël, jeudi 14 novembre, au Stade de France. Les autorités israéliennes ont déconseillé à leurs ressortissants de s’y rendre. Selon nos informations, les billets pour le match se vendaient mal en début de semaine.
