« J’ai été durement frappé par la réalité de ce que je dis »

« J’ai été durement frappé par la réalité de ce que je dis »
« J’ai été durement frappé par la réalité de ce que je dis »
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Thomas Lilti (à gauche), sur le tournage de la série « Hippocrate ». RÉMY GRANDROQUES/31 JUIN FILMS/CANAL+

Si l’on fixe sa date de naissance à la sortie du premier long métrage de Thomas Lilti, Hippocrate à 10 ans. La série née du film en est à sa troisième saison et on s’est habitué à cette rencontre avec un groupe de médecins urgentistes en première ligne face à la crise hospitalière. L’auteur et réalisateur revient sur cette chronique singulière qui tend à la société française le miroir impitoyable de la fiction.

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Qu’est-ce qui est différent dans cette troisième saison ?

Pendant la promotion, j’ai entendu dire que c’était plus politique, plus violent, plus dur. Je ne sais pas. Pour raconter l’histoire, le tournage de la deuxième saison a été interrompu par le confinement. Notre hôpital (fictif) devient inactif au moment où les autres hôpitaux fonctionnent à pleine capacité. Je décide de retourner travailler à l’hôpital, non pas du tout pour amasser du matériel de fiction, mais dans un esprit d’engagement et aussi par culpabilité de ne rien faire. Et je suis durement frappé par la réalité de ce que je dis depuis un certain temps Hippocrate. La première chose que j’entends en arrivant, c’est un réanimateur dire à un médecin : « Savez-vous que nous ne pourrons pas sauver tout le monde ? »

Et puis je vois le système mis en place, le tri des bric-à-brac. Il me reste encore à terminer la saison 2 et j’invoque le Covid-19 à la fin de la saison. Elle parle de l’état de l’hôpital avant la pandémie. Au début je me disais que le prochain serait le Covid. Et puis non, Hippocrate Ne regardez pas dans le rétroviseur. Il faut raconter l’histoire de l’hôpital juste après la crise. Et c’est sans doute pour cela qu’elle est plus politique, plus violente. On a applaudi les soignants quelques semaines aux fenêtres, et trois ans après les soignants ne sont plus là, ils sont partis, ils en ont eu marre. L’engagement, l’envie de bien faire son travail ne suffisent plus. Et puis il y a eu la volonté de resserrer la série à six épisodes. Là, c’est le réalisateur qui parle. Ce que j’aime le moins dans la série, ce sont les petites routes.

Donc pas de sous-intrigues…

J’aime l’attachement aux personnages qui naît dans la série. Mais ce sont les personnages qui font l’action. J’aime aussi me concentrer sur un thème. Ce que j’ai trouvé, c’est de l’attention, de la résistance, de la désobéissance civile. Quand on arrive au point où les règles, les institutions sont insupportables car elles nous empêchent de bien faire les choses. Et puis, pour revenir aux nouveautés, il y a ce rythme effréné et la possibilité d’explorer des territoires, comme le genre. Le quatrième épisode est quasiment un huis clos, le début du premier épisode est un film d’action, tout en respectant les principes deHippocrate. Voire même gore, certaines scènes sont assez sanglantes.

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