« Le Tsar des Frontières », comme l’appelle Donald Trump, est de retour aux commandes. Le futur président américain a annoncé ce dimanche 10 novembre le retour de Tom Homan à la tête de l’agence chargée du contrôle des frontières et de l’immigration, l’ICE. «Je suis heureux d’annoncer que l’ancien directeur de l’ICE et pilier du contrôle des frontières, Tom Homan, rejoindra l’administration Trump où il sera responsable des frontières de notre pays. […] Je connais Tom depuis longtemps et il n’y a personne de mieux que lui pour surveiller et contrôler nos frontières”, a écrit le milliardaire républicain sur son réseau. Vérité sociale.
De son vrai nom Thomas Homan, l’homme de 62 ans avait déjà été chef de l’agence des frontières et de l’immigration sous la première présidence de Donald Trump, entre 2017 et 2018. Il aura cette fois pour mission de mener la plus grande opération d’expulsion de des migrants illégaux dans l’histoire des Etats-Unis, comme l’avait promis le candidat républicain lors de sa campagne. Et ainsi incarner dans les faits et les actes la rhétorique raciste et xénophobe de Donald Trump envers les immigrés qui « empoisonnent le sang » des États-Unis et « envahissent » le pays.
Implication dans les cercles ultra-conservateurs
Après avoir débuté comme policier dans l’Etat de New York, Tom Homan rejoint l’ICE en 1989. Une agence au sein de laquelle il gravit tous les échelons, en devenant notamment son directeur exécutif adjoint en 2013, sous la présidence de Barack Obama. Déjà à l’époque, ce dernier s’était illustré par des positions qui avaient largement divisé au sein du camp démocrate, notamment déjà en plaidant pour séparer les enfants des parents entrés illégalement sur le territoire américain. Cela ne l’a pas empêché de recevoir en 2015 la plus haute médaille de la fonction publique américaine, des mains de l’ancien président américain.
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C’est sous la présidence Trump qu’il a pris la direction de l’ICE, en 2017, avant de démissionner près d’un an et demi plus tard pour des raisons « personnelles et familiales ». Mais depuis, Tom Homan n’a jamais vraiment quitté le débat public. Il est notamment apparu sur scène lors de la Convention républicaine en juillet dernier aux côtés de Donald Trump, affirmant avoir « un message pour les millions d’immigrés clandestins que Joe Biden a laissé entrer dans notre pays : vous feriez mieux de commencer à faire vos valises maintenant ».
Contributeur sur le sujet de l’immigration au « Projet 2025 », cette grande feuille de route ultra-conservatrice imaginée par le think tank La Fondation du Patrimoine Pour le deuxième mandat de Donald Trump – dont il avait lui-même cherché à se démarquer durant sa campagne – Tom Hogan a pleinement trouvé sa place dans la sphère trumpiste. Il a notamment accepté l’invitation à participer à une conférence nationaliste d’un certain Nick Fuentes en 2022, avant de se retirer au dernier moment. Ce dernier, influenceur ouvertement négationniste de la Shoah et antisémite, néo-nazi, misogyne et même suprémaciste blanc, a notamment été invité à un dîner avec Kanye West par Donald Trump dans sa résidence de Mar-a-Lago en 2022. Tom Homan a finalement expliqué à Huff Post s’être retiré de cette conférence après avoir vu… les positions pro-Poutine de l’hôte, qu’il affirmait ne pas connaître auparavant. Tout en expliquant qu’il avait peu confiance dans les articles qualifiant Nick Fuentes de nationaliste blanc, expliquant que lui-même avait été injustement traité d’intolérant et de raciste pour avoir « appliqué les lois sur l’immigration ».
“Si Trump revient en janvier, je serai sur ses talons”
Lors de cette campagne présidentielle, Tom Homan a d’ailleurs largement soutenu les projets du candidat républicain. « Vous avez ma parole. Si Donald Trump revient en janvier, je serai à ses trousses et je dirigerai la plus grande opération d’expulsion que ce pays ait jamais connue », avait-il déclaré en juin dernier. Il promet notamment de reprendre la politique de séparation des familles à la frontière, alors que lors du premier mandat de Donald Trump, près de 4 000 enfants migrants ont été séparés de leurs parents placés en détention. Il a également assuré vouloir reprendre les perquisitions pour arrêter les travailleurs illégaux directement sur leur lieu de travail, une méthode qui avait été interrompue sous le mandat de Joe Biden.
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Malgré tout, il a également affirmé que l’agence de contrôle des frontières et de l’immigration mettra en œuvre les promesses du nouveau président américain de « manière humaine », réfutant la possibilité de voir l’armée intervenir pour arrêter des immigrants en situation irrégulière. « Il s’agira d’une opération bien ciblée et planifiée, dirigée par les hommes de l’ICE. Les hommes et les femmes d’ICE le font chaque jour. Ils sont bons dans ce domaine”, a-t-il déclaré. il y a quelques semaines sur le tournage de Fox Nouvelles. Mais il est difficile de faire semblant de ne pas connaître Donald Trump désormais : il n’est guère fan de la séparation des pouvoirs et de la délégation des décisions.