« Un bon match de préparation. » Après avoir surclassé le Japon 52-12 sans mettre à rude épreuve leur talent, samedi soir, les Bleus du XV de France se tournent déjà vers leur prochain adversaire, la Nouvelle-Zélande, pour une opposition d’un tout autre calibre, le 16 novembre. “Il n’est pas sûr que nous marquions huit essais lors des matches à venir”, L’entraîneur Fabien Galthié a notamment euphémisé.
“Nous n’en sommes qu’au premier match du tour, il faut garder beaucoup d’humilité et les pieds sur terre”, A également prévenu lucidement le troisième ligne Grégory Alldritt.
“On sait qu’on aura moins d’opportunités en attaque” contre les Noirs, a déclaré l’ailier Louis Bielle-Biarrey, après 80 minutes complètes durant lesquelles il a définitivement donné le vertige à son homologue japonais Jone Naikabula.
« Pas de temps à perdre »
Difficile donc pour les coéquipiers d’Antoine Dupont, qui semblait répéter ses gammes au point de parfois tomber dans l’aisance, d’apprendre beaucoup d’une telle rencontre, avant d’affronter les triples champions du monde (1987, 2011, 2015). .
“Cela ressemble à notre feuille de route sur le plan offensif, dans l’alternance (d’attaques) aussi”, Galthié a déclaré malgré tout. Avant d’avertir : « Nous avons eu du gaspillage, nous ne sommes pas non plus satisfaits de tout ce que nous avons produit. » Les Bleus ont en effet perdu trop de ballons (quatorze au total) et commis des erreurs, à l’image de ce premier jeu au pied bloqué de Dupont, qui aurait pu donner lieu à un essai japonais dès le début du match.
Ils se sont également montrés relativement indisciplinés (onze pénalités contre sept pour le Japon), notamment sur le terrain, où les scratcheurs français, en retard, ont été pénalisés à plusieurs reprises. “On ne s’est pas vu depuis un an pour certains, ou depuis le Tournoi”, remettre l’entraîneur en perspective, tout en reconnaissant que l’équipe “n’a pas de temps à perdre”.
Les Néo-Zélandais prennent un bon départ
Samedi prochain, le Stade de France accueillera donc un tout autre adversaire. En mauvaise forme après leur deuxième place au championnat de Rugby cet été, marquée par une défaite inédite à domicile face à l’Argentine, les Néo-Zélandais ont rappelé en quelques semaines qu’il ne fallait pas les prendre à la légère.
Faciles vainqueurs des mêmes Japonais (64-19) en mettant leurs managers au repos, les finalistes de la dernière Coupe du monde, l’an dernier, ont ensuite battu l’Angleterre in extremis à Twickenham (24-22).
Portés par leur capitaine et deuxième ligne Scott Barrett, un immense Ardie Savea et leur pépite Wallace Sititi en troisième ligne, les joueurs de Scott Robertson ont ensuite remporté leur confrontation face à l’Irlande (23-13) au terme d’un combat acharné. “C’est leur sixième mois de compétition”, a rappelé Fabien Galthié, toujours inquiet du manque d’expérience collective de ses troupes. “Ils ont été chahutés, c’était compliqué pour eux, mais au final, ils gagnent au final, c’est la marque des grandes équipes”, a souligné Merde.
“C’est à nous d’élever notre niveau”
Malgré des imprécisions dans leur jeu, les Français pourront s’appuyer sur leur agressivité défensive, jamais démentie même lorsque le score a été établi face au Japon.
Il faudra faire face à “la densité physique que les Noirs sont capables d’imposer à leur adversaire”, prévint Dupont. Avant de clarifier sa pensée : « Au-delà de leurs individualités, c’est ce qui m’a le plus frappé. A nous d’élever notre niveau pour pouvoir répondre à la menace qui s’annonce. »