Une semaine pleine de contrastes. Après les échecs de mercredi en Ligue des champions face à l’Atlético Madrid, qui ont fait naître de sérieux doutes sur l’efficacité offensive du PSG lors des soirées européennes, le champion de France a renoué avec le succès samedi chez les Angevins en alliant la manière et le réalisme en première période. Après 45 minutes de jeu, les hommes de Luis Enrique avaient largement remporté la rencontre grâce à deux doubles de Bradley Barcola et Kang-in Lee mais aussi trois passes décisives de Marco Asensio, mobile et omniprésent. Contrairement à sa performance en milieu de semaine.
4-0 à la pause, Paris retrouve son efficacité et alimente encore un peu plus la thèse d’une formation à deux visages : impitoyable en Ligue 1 et empruntée devant les buts lorsque retentit l’hymne européen. Interrogé mardi à la veille du match perdu contre les Colchoneros (2-1), Luis Enrique a réfuté cette idée, affirmant que son équipe avait « toujours la même idée collective » et qu’il était « satisfait de ce qu’il a vu en attaque et défense”, pointant toujours une “différence de niveau” entre les deux compétitions. “Je signerais pour avoir les mêmes statistiques mais avec des résultats différents”, a-t-il déclaré avant de vivre “une soirée de merde” le lendemain.
Samedi soir, l’ancien entraîneur de la Roja avait de quoi se contenter d’une animation offensive un peu différente composée d’une forte présence dans l’axe, qui a permis de retrouver des joueurs en un contre un sur les côtés. Faut-il y voir une question de niveau, une question de pression sur les épaules de ses attaquants entre les deux compétitions ? Seule certitude, Paris affiche une moyenne de presque 3 buts cette saison en championnat, alors qu’elle stagne à 0,7 sur la scène européenne. En Ligue 1, c’est la quatrième fois en 11 journées que le club s’impose en passant au moins quatre buts à son adversaire.
« Si l’on prend l’exemple de Brest ou de Monaco, qui ont beaucoup marqué en Ligue des champions, cela démontre que le niveau de la L1 est élevé », estime Luis Enrique. Notre équipe a de bons joueurs, la qualité est là, indéniablement, quels que soient les joueurs sur le terrain. C’est peut-être une question de pression, de sens des responsabilités, peut-être aussi. Mais il y aura beaucoup de buts en L1 et en Ligue des Champions. La qualité est là et tout est entre nos mains pour relever ce défi. »
Côté joueurs, Kang-in Lee ne croyait pas à la thèse d’un PSG pointu dans les tâches domestiques et inefficace dans les soirées européennes. « Je ne sais pas comment l’expliquer. Je pense que c’est quelque chose qui dépend du jour. Il ne s’agit pas de Ligue des Champions ni de Ligue 1. Il y aura des matches européens où on marquera beaucoup de buts, a déclaré le double buteur sud-coréen et désormais deuxième meilleur buteur du club sur la scène française. J’ai confiance en mon équipe et nous avons confiance les uns envers les autres et je suis sûr que nous marquerons beaucoup de buts. Une différence de niveaux entre le championnat et la C1 ? Je ne pense pas. C’est quelque chose que je ne comprends pas. Il y a des matchs où ça rentre et d’autres pas. »
Vainqueur de Monaco (0-1) à Louis-II et auteur d’un match nul (0-0) contre l’OM au Vélodrome, Alexandre Dujeux, l’entraîneur angevin, a eu un regard plutôt dithyrambique sur son bourreau de la soirée. « C’est difficile de faire une comparaison », commence-t-il, mais je peux vous dire que le match où on a le plus souffert, c’était ce soir contre Paris. Le PSG se crée toujours beaucoup d’occasions, mais l’efficacité fait toute la différence, c’est ce qui te rend sacré ou pas. Lors du match contre l’Atlético, ils ont manqué d’efficacité mais ils ont eu une maîtrise du jeu impressionnante. Le fait que Madrid ait beaucoup souffert me rassure un peu. L’efficacité est ce qui fait qu’un coach a raison ou non. » Et ce samedi soir, force est de constater que Luis Enrique était loin de s’être trompé.