Actuellement se déroule le procès pour viol de Mazan, dans lequel cinquante hommes sont accusés de viols, orchestrés par Dominique Pelicot, le mari de la victime, Gisèle Pelicot. Il y a quelques années, vous avez porté plainte sans dénonciation contre un ex-conjoint avant de parler publiquement, en 2019, des violences et des manipulations qu’il vous avait fait subir. Comment voyez-vous le choix de Gisèle Pelicot, qui a refusé de rendre public à huis clos le procès, dans lequel sont notamment diffusées des vidéos explicites des viols qu’elle a subis ?
Je me suis posé la question de rendre public mon procès. J’étais en correctionnelle [le tribunal correctionnel est compétent pour juger les personnes suspectées d’avoir commis un délit. La cour d’assises, elle, juge les personnes suspectées d’avoir commis un crime, ndlr]. Normalement, il n’y a pas de séances à huis clos. J’en ai demandé un parce que j’étais célèbre. Mais comme ce type qui m’a attaqué n’a jamais dit la vérité, je me dis que si ça avait été public, ça l’aurait peut-être poussé à le dire. Peut-être qu’ils m’auraient soutenu. Gisèle Pelicot a sûrement bien fait. Peut-être que si elle avait demandé un huis clos, elle aurait été moins entendue… Là, elle est plus que nue. C’est son corps qui est exposé aux yeux de tous. C’est incroyablement courageux.
L’amant anglais de Jacques Osinski, sur un texte de Marguerite Duras, au Théâtre de l’Atelier, jusqu’au 30 novembre
Image (c) Philippe Quaisse
