Avec tous ces wokistes qui pullulent partout, on ne peut plus rien dire ni même penser. On ne peut plus manger des têtes de nègres ni lire « Les dix petits nègres » pour ne froisser personne : vous vous rendez compte ? Oui, c’est bien beau, Trump peut se vanter de « prendre les femmes à la gorge… », c’est pas mal et surtout moins grave que cette injonction de dire ce qui est bien ou mal. Un autre comédien – français celui-là – résume bien la terrible influence sur le monde de ces satanés wokistes : « c’est une minorité qui agace la majorité », a-t-il déclaré Laurent Gerra. Avant, on les appelait des « bobos » avec leur pensée unique et leur politiquement correct qui dérivaient vers l’islamo-gauchisme, le communautarisme, le décolonialisme. Maintenant, nous disons « réveillé ». Même sur le plan sémantique, c’est plus pratique. Direct comme un tweet qui vous assigne à résidence et vous disqualifie immédiatement.
« Paître de l’herbe, se battre pour la planète ou pour les minorités, ça va pendant cinq minutes. »
Le portemanteau fourre-tout est devenu un cri de ralliement contre lui. “Réveillé!” Je me suis réveillé ! » : la chasse ne cesse de s’ouvrir. A Moscou, à Budapest, maintenant à Washington, sans doute avant Paris et Bruxelles. Woke n’existe pas mais c’est déjà une espèce en voie de disparition. Le monde sera bien meilleur quand on aura fini d’embêter la civilisation française et judéo-chrétienne avec une écriture inclusive, des émissions de CO2, des légumes bio hors de prix. L’élection de Trump est une victoire de plus dans la bataille culturelle remportée par tous ceux qui voient en lui l’instauration d’un monde meilleur et mieux préservé. Même le président Macron l’a résumé à sa manière. Pour sauver l’Europe, nous devons devenir carnivores comme Trump : « Si nous décidons de rester herbivores, les carnivores gagneront. » Brouter l’herbe, lutter pour la planète ou les minorités, ça fait du bien cinq minutes quand la loi du plus fort écrase l’élection américaine. Si le woke n’existe pas, il a fallu l’inventer. Prochaine étape si le message n’est toujours pas passé : lorsque le mot « réveillé » retentira, vous devrez dégainer votre arme. C’est au moins un soulagement par rapport au désir de transmettre Trump à la postérité.