« En route vers une belle victoire. C’est dans le sac ! Seul dirigeant de l’Union européenne (UE) à avoir ouvertement soutenu la campagne de Donald Trump, le Premier ministre nationaliste hongrois Viktor Orban a commencé à célébrer la victoire revendiquée du candidat républicain à l’élection présidentielle américaine sur Facebook, aux premières heures du mercredi 6 novembre.
Le retour de Trump à la Maison Blanche est une aubaine pour le leader autoritaire, connu pour sa proximité avec le Kremlin et régulièrement cité comme modèle par les républicains américains.
Avec Trump à sa tête, les États-Unis cesseront de critiquer les excès antilibéraux de la Hongrie, car de nombreux membres du mouvement Trump admirent la forme limitée de démocratie qu’Orban a bâtie dans son pays sur les rives du Danube. Il est également probable qu’ils s’alignent sur ses appels à un cessez-le-feu en Ukraine. Depuis le début de l’invasion russe de 2022, Orban s’oppose à toute livraison d’armes à Kiev et répète régulièrement que Trump pourrait obtenir un cessez-le-feu « en 24 heures ».
Sous le choc
Alors que le Premier ministre hongrois se prépare à accueillir un sommet de la Communauté politique européenne et une réunion informelle des dirigeants nationaux de l’UE à Budapest, les 7 et 8 novembre, il pourra afficher sa joie au milieu d’un groupe de dirigeants européens pour la plupart choqués, avec le possible à l’exception de son allié slovaque, le Premier ministre Robert Fico. Comme il le fait depuis des mois, Orban demandera une nouvelle fois que le soutien militaire européen à l’Ukraine soit réévalué, mais il le fera désormais en sachant qu’il pourra bientôt compter sur un allié à Washington.
En savoir plus Abonnés uniquement Élections américaines de 2024 : comment Viktor Orban façonne la campagne de Donald Trump
« Si ce que nous attendons se produit et que l’Amérique devient favorable à la paix, alors l’Europe ne peut pas rester pro-guerre », a-t-il prévenu le 3 novembre, répétant sa description simpliste du camp favorable à la fin du soutien à Kiev.
“L’Europe ne peut pas supporter seule le fardeau de cette guerre dans laquelle l’ont entraînée les dirigeants des institutions européennes”, a poursuivi le dirigeant hongrois, qui affirme depuis des semaines que “l’Ukraine a perdu militairement la guerre”.
Une aversion commune
Au-delà de l’Ukraine, Trump et Orban partagent une aversion commune à l’égard de l’UE. Même si Orban ne souhaite pas quitter l’Union, il rêve d’affaiblir les institutions européennes actuelles, afin de pouvoir mettre en œuvre ses projets autoritaires sans craindre les sanctions de Bruxelles. Maintenant que l’UE doit se préparer à affronter les barrières commerciales annoncées par Trump, Orban va redoubler d’efforts internes pour la transformer en une simple zone de libre-échange, sans influence politique.
Il vous reste 20,21% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.