Mardi 5 novembre, Aurélie*, 65 ans, a passé une très mauvaise soirée. La faute en revient à une assemblée générale des copropriétaires dans sa résidence du 8e arrondissement de Marseille. Les travaux attendus et nécessaires n’ont pas pu être votés, faute de trouver un terrain d’entente… Comme un écho du vote américain. “En rentrant chez moi, je me suis dit que je n’allais pas écouter les informations à l’approche des élections américaines. Je me suis dit : « Tout ce dont nous avons besoin, c’est que Trump soit élu. » C’était trop pour la soirée.
Et son intuition était correcte. “Je m’en doutais, je ne peux pas dire que je suis surpris. Aujourd’hui, je me sens inquiet… et un peu résigné.“Une résignation qui rime avec impuissance.”De toute façon, nous ne pouvons rien faire», ajoute-t-elle. Chez Alexandra, 32 ans, dans le 11e arrondissement de Marseille, l’inquiétude est plus marquée. “C’est une angoisse absolue depuis ce matin. Cela va être atroce à tous les niveaux. La première chose à laquelle je pense, ce sont les conflits, en Palestine, en Ukraine, mais aussi les droits des femmes, les minorités raciales, les immigrés, l’ultralibéralisme et ses conséquences que l’on sait dramatiques sur tous ces gens. . Je me suis vraiment dit que ce monde était pourri. C’est encore plus le cas. Quand vous pensez que le pire est passé, vous vous sentez encore pire après.»
« Une gueule de bois encore pire que pour les législatives car on n’a pas voté »
Catherine Grangard, psychanalyste, fait partie des spécialistes de la santé mentale qui alertent en France sur les conséquences de l’anxiété liée au contexte politique.
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