L’étudiant iranien, arrêté samedi à Téhéran après s’être déshabillé en public, a été “transféré vers un centre de soins spécialisés”, a annoncé mercredi l’ambassade d’Iran à Paris dans un communiqué.
L’étudiante iranienne, arrêtée samedi à Téhéran après s’être déshabillée en public devant son université, a été « transféré dans un centre de soins spécialisés »a annoncé mercredi l’ambassade d’Iran à Paris dans un communiqué.
« L’étudiant en question souffre de fragilité psychologique et a été transféré en ambulance des services d’urgence sociale vers un centre de soins spécialisés »selon le communiqué, qui affirme qu’il s’agit “privé”.
« Immoral et contraire aux usages »
Le ministre iranien des Sciences, de la Recherche et de la Technologie, Hossein Simaei, a déclaré mercredi que le comportement de la femme iranienne qui s’est déshabillée en public samedi devant une université de Téhéran était “immoral”.
“Elle a enfreint les normes et son comportement n’était pas basé sur la charia (loi islamique, NDLR), il était immoral et contraire aux coutumes”a déclaré M. Simaei, en marge d’une réunion gouvernementale.
L’étudiant n’a pas “pas” été exclue de son université, a ajouté le ministre.
« Les motivations et les raisons du geste de cet étudiant font l’objet d’une enquête »
La vidéo de la jeune femme en sous-vêtements, d’abord assise puis marchant lentement devant l’université Azad de Téhéran, est devenue virale depuis le week-end dernier sur les réseaux sociaux.
Les autorités iraniennes doivent libérer immédiatement et sans condition l’étudiante qui a été violemment arrêtée le 2 novembre après avoir enlevé ses vêtements pour protester contre l’application abusive du port obligatoire du voile par les responsables de la sécurité de l’université islamique Azad de Téhéran. 1/2 pic.twitter.com/lI1JXYsgtm
– Amnesty Iran (@AmnestyIran) https://twitter.com/AmnestyIran/status/1852759513494909228?ref_src=twsrc%5Etfw
Les médias iraniens ont diffusé des images de la scène, brouillant la jeune fille.
«Ceux qui ont republié ces images ont propagé la prostitution»a fustigé Hossein Simaei, estimant que ce geste n’était pas justifié « ni sur le plan moral, ni sur le plan religieux ».
« Les motivations et les raisons du geste de cet étudiant font l’objet d’une enquête »» a déclaré samedi Amir Mahjoub, responsable des relations publiques de l’Université Azad.
“La sécurité universitaire est intervenue et l’a remise au commissariat”a-t-il écrit sur le réseau social X bloqué en Iran, affirmant que l’étudiant était «sous forte pression et souffrait de troubles mentaux».
Pancarte de protestation « contre l’application abusive du port obligatoire du voile »
La porte-parole du gouvernement iranien, Fatemeh Mohajerani, a démenti mercredi les informations selon lesquelles l’étudiant aurait été brutalement arrêté.
L’organisation basée à l’étranger Amnesty International affirme que l’étudiant « s’est déshabillé pour protester contre l’application abusive du port obligatoire du voile par les agents de sécurité » de l’université. Cette arrestation dénoncée par l’ONG n’est pas sans rappeler la mort de Mahsa Amini. La jeune femme a été tuée après avoir été interpellée par la police des mœurs. Ce dernier lui a reproché de ne pas avoir respecté le dress code.
Depuis la création de la République islamique en 1979, la loi iranienne impose un code vestimentaire strict aux femmes, qui doivent porter un foulard et des vêtements amples dissimulant leurs formes.
Dans un communiqué inhabituel, l’ambassade d’Iran en France a assuré que “Cet étudiant souffrait de certains problèmes familiaux et de conditions psychologiques fragiles.”
« Des signes de comportement anormal avaient déjà été constatés par son entourage »souligne le communiqué.