Par
Juliette Voisin
Publié le
6 novembre 2024 à 15h22
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«C’est la dépression ici. » 7 heures du matin, le journaliste à la retraite Claire Kittredgevivant à Portsmouth, petite ville de 20 000 habitants du New Hampshire, se réveille « fatigué et super déçu ». Le républicain controversé Donald Trump revient à la Maison Blanche quatre ans après l’avoir quittée.
“C’est très choquant”
Après une courte nuit de sommeil et une longue nuit suivant les résultats, l’ancien correspondant du Boston Globe et dont la grand-mère maternelle est née à Cherbourg (Manche), réagit : « C’est très choquant que ce pays ait élu un homme tellement impoliet Malpoliqui respecte si peu le femmeslequel se moque journalistes – qui les décrit comme des ennemis du peuple – et qui a si peu de respect pour les établissements de son propre pays… »
« États-Unis d’anxiété »
En début de semaine, le journaliste, qui a notamment couvert le 50ème anniversaire du Débarquement en Normandie pour le quotidien New England, affichait déjà sa crainte de voir Trump victorieux. « On se ronge les ongles… J’ai lu quelque part un titre décrivant les États-Unis comme leÉtats-Unis d’anxiété (Les États-Unis d’anxiété). Certains ici me disent que toute cette incertitude montre combien il existe encore de résistance à l’élection d’une femme présidente des États-Unis. »
« Pauvre Ukraine »
Dans son État, le New Hampshire, pas de « résistance ». La candidate démocrate Kamala Harris est arrivée en tête. Mais ce mercredi, son rival républicain Trump a gagné dans quatre Etats clés (Pennsylvanie, Caroline du Nord, Géorgie et Wisconsin), ce qui donne suffisamment d’électeurs pour l’emporter. Il devient ainsi le 47ème président des Etats-Unis.
«Je pense que c’est une catastrophe pour les USA, pour le monde libre, pour la démocratie, la liberté des femmesl’expression et le journalisme, déplore Clare Kittredge. Pauvre Ukraine. J’essaie encore de me l’expliquer. J’attribue ce vote à des enjeux culturels et au fait que les Américains ont mal compris l’influence des réseaux sociaux probablement manipulés par les Russes et Poutine, mais cela reste à voir. »
“Mensonges”
Elle précise : « Je pense que les démocrates sont devenus prisonniers des questions culturelles. Cela ne me surprend pas d’apprendre que dans certains États, les républicains ont publié des publicités dénonçant cela, ainsi que toute cette préoccupation envers les personnes trans et lui, elle, eux. »
Et de poursuivre : « Un voisin d’ici vient de me dire que les médias nationaux américains n’ont pas vraiment exploré grand-chose sur l’influence des réseaux sociaux facilement manipulables et les mensonges qu’ils répètent sans cesse… ni sur l’influence potentiellement néfaste de dirigeants étrangers comme Poutine ou d’autres. . »
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