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– Bonne ou mauvaise nouvelle pour votre épargne ?
“Revenir» À l’américaine. Donald Trump a remporté l’élection présidentielle ce mercredi 6 novembre aux États-Unis. Si la victoire du candidat républicain a finalement été nette, et le suspense n’a été que de courte durée, l’impact qu’aura le retour aux affaires de l’ancien homme d’affaires sur vos investissements est pour l’instant plus difficile à prévoir. déterminer.
Fort d’une majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, le 47ème président des Etats-Unis devrait avoir les mains libres pour mener à bien son programme économique : hausse des droits de douane, baisse des impôts sur les entreprises, déréglementation du marché des cryptomonnaies… A prioriune politique pro-business donc, qui, sur le papier, devrait ravir le monde de la finance, mais qui comporte aussi certains risques, notamment celui d’un retour de l’inflation.
Après l’euphorie des « Trump-trades », un paysage boursier qui reste difficile à dessiner
Les bourses américaines avaient raison. Anticipant une victoire de l’ancien Président, et des allègements fiscaux et réglementaires, les indices américains ont bien performé ces dernières semaines (+1,5% sur le S&P 500 sur le mois dernier, +7,5% sur le Nasdaq). A court terme, certains secteurs pourraient aussi bénéficier de cette victoire, et voir leurs prix augmenter : les énergies fossiles, la défense, le secteur automobile américain, les petites et moyennes capitalisations… Mais rien n’indique qu’après l’euphorie, ces valeurs continuent de progresser. Dans les prochains mois, d’autres facteurs seront également déterminants : la géopolitique, le cycle économique mondial, la politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed)…
Du côté des obligations, c’est plutôt l’inquiétude qui prévaut. Les titres de dette émis par les États-Unis pour une durée de dix ans (les fameux « bons du Trésor ») atteignent un taux qui frôle le 4,5%. «C’est élevé, si l’on considère qu’il n’était que de 3,6% à la mi-septembre, et surtout que la Fed a entamé un cycle de baisses de taux, qui devrait en principe faire baisser le taux d’intérêt. Obligations américaines »souligne Alexandre Baradez, analyste de marché pour la société IG. Pour les investisseurs, cela signifie qu’il reste possible d’obtenir un rendement très attractif à moindre risque en achetant de la dette américaine, via des obligations.
Et l’or et des cryptos ?
Concernant le métal jaune, la fin de l’incertitude autour de l’élection américaine ne devrait pas emporter les autres. Le conflit en Ukraine, les tensions au Moyen-Orient et le retour d’une guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis ont toutes les chances de continuer à faire grimper le prix de l’or, qui pourrait atteindre le cap historique de 3 000 dollars d’une fois dans les mois à venir. De son côté, Bitcoin a atteint ce matin un sommet historique, dépassant le 75 000 dollars. Mais cette réaction attendue – suite à la victoire de celui qui se présente comme le « Président du Bitcoin » – va-t-elle forcément se poursuivre dans les semaines à venir ?
Pas sûr, pour Alexandre Baradez, d’abord, car il faudra attendre que les mesures de déréglementation voulues par Trump se concrétisent. De plus, “quand le dollar est fort (+1,7% ce matin face à l’euro) et que les obligations américaines sont à des niveaux de taux élevés, c’est généralement un désavantage pour les cryptomonnaies”se souvient l’analyste. En effet, dans ce scénario, les investisseurs ont tendance à privilégier le rendement des obligations – moins risquées – et d’une monnaie tangible, comme le dollar.
En Europe, une opportunité pour les marchés actions ?
Enfin, quel impact peut-on anticiper sur les actifs européens ? Ce matin, la Bourse de Paris a bien réagi à la victoire de Trump (+2% sur le CAC 40). «Les bourses européennes espèrent sans aucun doute que la victoire de Trump et le retour d’une ‘guerre’ commerciale plus dure seront l’occasion pour l’Europe de se réarmer économiquement et de stimuler la croissance de ses entreprises.»analyse Alexandre Baradez. Mais signe des incertitudes à venir sur l’économie mondiale, le taux des obligations françaises à 10 ans a légèrement augmenté à la mi-journée, à près de 3,2%. Mais il faut dire que, de ce côté de l’Atlantique, la victoire contre l’inflation semble plus assurée, et devrait se traduire par de nouvelles baisses de taux de la BCE, avec une baisse des rendements obligataires, et ce, malgré les résultats de la nuit, selon Alexandre Baradez : “Même si l’inflation devait repartir à la hausse aux Etats-Unis, la politique isolationniste de Trump pourrait en réalité protéger l’Europe d’une contagion excessive.”