En fait, tous les experts s’accordent à dire que Donald Trump devrait donner un nouvel élan aux marchés financiers. «La prolongation des réductions d’impôts accordées par Trump en 2017 est assurée. Il est probable que les taux d’imposition légaux et effectifs des sociétés seront abaissés (le premier à peut-être 15 %) et que des changements radicaux seront apportés à la réglementation des entreprises.estime Franklin Templeton. De quoi satisfaire tous les secteurs, y compris les secteurs industriels et tertiaires dans un contexte déjà favorable à l’économie américaine au vu des dernières statistiques macro.
La croissance américaine reste ainsi solide au début du quatrième trimestre, selon l’ISM des services américain qui a encore augmenté en octobre pour atteindre un plus haut depuis 2 ans à 56 points. ” C’est rassurant compte tenu des incertitudes politiques. Mais la bonne nouvelle ne se limite pas aux Etats-Unis, comme le montrent les surprises économiques de la zone euro et de la Chine, redevenues positives début novembre pour la première fois depuis le printemps. », explains La Banque Postale AM.
Le marché obligataire est moins en fête. Les investisseurs réagissent à la probabilité que les réductions d’impôts ne s’accompagnent pas d’une réduction significative des dépenses et, par conséquent, d’une croissance plus forte. ” Mais attention : l’approche protectionniste, « L’Amérique d’abord »pourrait entraîner une augmentation de l’inflation, tandis que les tarifs douaniers augmenteraient les coûts de production. Si l’Europe espérait un apaisement, elle pourrait se retrouver confrontée à une diplomatie américaine plus directe et plus exigeante. », prévient Mirabaud.
Autre bémol, les risques liés à la politique étrangère du nouveau président mais aussi à sa politique migratoire. ” Les restrictions prévues par Donald Trump accroissent le risque de pénurie de main d’œuvre dans de nombreux secteurs. Et qui dit pénurie de main d’œuvre, dit inflation liée à la hausse des salaires et à la compression, in fine, des marges des entreprises. », ajoute Maxime Dupuis. Sachant que les deux bête noire » pointés par le candidat Trump lors de sa campagne sont le Mexique et… l’Europe, notamment l’Allemagne, en raison d’un fort déséquilibre de la balance commerciale avec ces pays. ” Attention donc au contrecoup sur les marchés après une première réaction positive, finalement assez technique. »
En attendant, les experts ont déjà identifié les secteurs et les valeurs susceptibles de bénéficier de cette élection. ” Les plus grands gagnants seront les secteurs et les industries favorables à un environnement réglementaire plus favorable aux entreprises, notamment les sociétés de combustibles fossiles, les services financiers et les sociétés à petite capitalisation. Les craintes d’un plafonnement des prix des médicaments sur ordonnance s’estomperont, ce qui profitera au secteur pharmaceutique », anticipe Franklin Templeton. Parmi les valeurs : TotalEnergies, Repsol, Rio Tinto, Vallourec, Technip, Aegon, Zurich Insurance, Publicis, Ahold, Delhaize, Deutsche TeleKom, Sodexo, comme évoqué par Oddo BHF.