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– Le projet de loi dit « anti-Airbnb » sera soumis à l’Assemblée nationale pour un vote final le 7 novembre.
Le projet de loi « anti-Airbnb » (PPL), dont propriétaires dont on entend parler depuis près de deux ans, entre dans sa toute dernière ligne droite. Après l’avoir adopté en première lecture, respectivement en janvier et mai 2024, députés et sénateurs se sont mis d’accord le 28 octobre sur la version finale de ce texte et le Sénat l’a définitivement adopté ce mardi 5 novembre. Le vote final de l’Assemblée nationale est attendu. Soutenue par les députés Annaïg Le Meur (Ensemble pour la République) et Inaki Echaniz (Socialistes), cette PPL vise à réduire les avantages dont bénéficie la location de meublés de tourisme par rapport à la location nue. L’objectif ultime étant d’inciter les propriétaires à louer leurs propriétés pour de longues périodes afin de faciliter le logement des habitants et des travailleurs, en particulier dans les zones tendues, où la demande dépasse largement l’offre de logements.
La PPL issue du CMP diminue ainsi, de 50% à 30%la réduction d’impôt sur les revenus locatifs dont bénéficie les meublés de tourisme. Ce seuil de 30 %, qui s’appliquera aux revenus locatifs perçus à partir de 2025, ne doit rien au hasard : il s’agit de la réduction d’impôt accordée aux loyers nus, caractérisés par des baux de trois ans. Le plafond des revenus locatifs au-delà duquel vous n’avez pas droit à cette réduction est également réduit, de 77 700 euros à 15 000 euros.
Locations Airbnb : les députés réduisent leur abattement fiscal et les soumettent à la TVA
La fiscalité d’« Airbnb » toujours pas alignée sur celle de la location nue
Les meublés de tourisme classés, c’est-à-dire répondant à des critères de confort précis, voient leur réduction fiscale réduite de 71% à 50%drevenus locatifs. qui ne doit pas dépasser 77 000 euros pour vous donner droit à la réduction, par rapport à un plafond de 188 700 euros auparavant. “La version du Sénat l’a emporté (sur celle de l’Assemblée nationale)”avait souligné à Capital Sénatrice Dominique Estrosi-Sassone, 28 octobre. Lorsque l’Assemblée nationale a adopté la PPL en première lecture, le 29 janvier 2024, elle avait en effet voté une réduction de 30 % pour les logements meublés classés et non classés.
Juger à nouveau «trop généreux» le taux de réduction de 50% pour les meublés classés, Annaïg Le Meur et Iñaki Echaniz « continuera de défendre, dans le cadre de l’examen du projet de budget 2025, la nécessité d’aligner la fiscalité entre locations longue durée et locations courte durée ». Le 26 octobre, l’Assemblée nationale a d’ailleurs adopté deux amendements au projet de loi de finances pour 2025, portés par Annaïg Le Meur et Inaki Echaniz, qui abaissent la réduction d’impôt à 30% pour tous les meublés, classés ou non. Trois jours plus tôt, l’Assemblée avait adopté un autre amendement, augmentant cette fois la réduction d’impôt pour la location nue de 30% à 50%. Mais rien ne garantit que ces amendements figureront dans le texte final du budget 2025, si le gouvernement se passe du vote du Parlement en recourant à l’article 49.3 de la Constitution.
Face aux nouvelles réglementations, Airbnb va-t-il changer d’air ?
Les logements déjà loués sur Airbnb ont 10 ans pour présenter un DPE D
Au-delà de la réduction de leur abattement fiscal, la PPL soumet les propriétaires de meublés de tourisme àinterdiction de location de crépines thermiques actuellement en vigueur en location nue. Si vous décidez de louer un logement (qui n’est pas votre résidence principale) sur Airbnb après la promulgation de la loi Le Meur-Echaniz, son diagnostic de performance énergétique doit être noté au minimum E. En 2034, il doit être noté au minimum D, puisque les crépines thermiques E ne peuvent plus être louées à partir de cette date. Une interdiction qui concernera les marchandises étiquetées G à partir du 1er janvier 2025, puis F en 2028.
Une précision importante : si vous louez déjà un logement sur Airbnb et qu’il s’agit d’une passoire thermique F et G, vous avez dix ans pour augmenter son DPE à au moins D. « La droite et l’extrême droite y sont parvenues le parc (par opposition aux nouvelles locations) de meublés de tourisme bénéficie de dix ans pour respecter les obligations de performance énergétique»soupira à côté de Capital La députée LFI Danielle Simonnet, le 28 octobre. En saluant « les avancées concrètes de ce texte pour lutter contre la prolifération des meublés de tourisme ». La PPL prévoit également que toutes les communes peuvent mettre en place des quotas de meublés de tourisme, désigner des zones réservées à la construction de résidences principales ou encore abaisser le nombre maximum de jours de location touristique de résidences principales, de 120 à 90 jours. De son côté, Airbnb »regrette l’ajout de mesures ciblant la location occasionnelle qui n’auront aucun effet sur les déséquilibres du marché locatif.
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