Le fabricant de pneumatiques a annoncé mardi la fermeture de deux usines en France, à Cholet (Maine-et-Loire) et Vannes (Morbihan). Plus de 1 250 postes seront supprimés d’ici début 2026.
Publié le 11/05/2024 17:07
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Choc et découragement. Après l’annonce, mardi 5 novembre, de la fermeture de l’usine de Cholet (Maine-et-Loire) par le groupe Michelin, les salariés sont en colère. Gaëtan, 32 ans, travaille sur place depuis douze ans à la production de pneus. Et même si cette production était en fort déclin, moins de 40 % de l’activité depuis 2019 selon les syndicats, il semble encore ébranlé par cette annonce. « On l’a déjà ressenti dans les ateliersdit Gaëtan. Nous avons entendu beaucoup de bruit, mais nous ne pensions pas que cela allait arriver aussi vite et surtout en si peu de temps.
“Du jour au lendemain, on nous dit que dans huit mois, nous n’aurons plus de travail.”
Gaëtan, Michelin employeesur franceinfo
Et si la direction de Michelin parle d’une décision prise en dernier recours après des années de difficultés liées à l’inflation, aux prix de l’énergie et à la concurrence effrénée des Chinois, Cédric rejette ces arguments. Pour lui, il s’agit d’une stratégie délibérée de la direction qui avait déjà fermé l’usine de La Roche-sur-Yon, non loin d’ici, en 2019. « On voit bien la stratégie du groupeexplains Cédric. Les chantiers français sont chers et on se rend compte qu’aujourd’hui il y a Vannes et Cholet, qu’en sera-t-il demain ? Nous ne le savons pas. Il y avait La Roche-sur-Yon, il y avait Poitiers. Maintenant on attend, on est jetés comme des détritus.»
Mais alors que Michelin promet de soutenir les 1.254 salariés concernés, Morgane Royer, déléguée syndicale SUD à l’usine de Cholet, appelle le directeur général Florent Menegaux, à la réputation de patron social, à obtenir au moins des conditions dignes de départ : « M. Menegaux nous parle d’un salaire décent. Nous allons attendre un licenciement décent et voir si Michelin est capable d’être à la hauteur de ses prétentions un peu partout. Pour l’instant, ce qu’ils nous ont apporté en termes de soutien pour l’avenir, ce n’est pas compréhensible et ce n’est pas acceptable venant d’un groupe comme Michelin. Nous ne sommes pas la petite PME du coin.
Les salariés encore présents devant le chantier dénoncent spécifiquement la proposition de repartir avec l’équivalent d’un an de salaire en guise de compensation. Certains comptent bloquer l’entrée sur le site dans les prochains jours, tandis que les discussions sur les conditions de départ doivent reprendre demain entre la direction et les représentants syndicaux.
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