En déplacement à l’usine ASN de Calais, le ministre de l’Économie, des Finances et de l’Industrie a réagi aux plans sociaux annoncés par les deux groupes.
Quelques jours après l’affaire du doliprane, Antoine Armand était confronté à un séisme dans le paysage industriel français. Mardi matin, la direction du géant français du pneumatique Michelin a annoncé la fermeture de deux sites dans l’ouest de la France tandis que le distributeur Auchan a présenté un projet de plan social menaçant près de 2.400 emplois en France.
“Dans les deux cas, les entreprises ont annoncé des plans de sauvegarde d’emplois et des suppressions de sites qui sont extrêmement préoccupants”, a souligné le patron de Bercy en marge d’un déplacement à Calais, où il a pris acte du rachat par l’Etat de 80% des parts. fabricant de câbles sous-marins ASN.
“Sur Michelin, je regrette la décision qui a été annoncée et l’Etat sera extrêmement vigilant sur deux points : le reclassement de tous les salariés sur proposition individuelle et la recherche d’un repreneur”, a-t-il déclaré. il a continué.
Au sujet d’Auchan, il a évoqué « l’environnement concurrentiel que connaît l’entreprise » et qui peut être à l’origine de « mouvements attendus » tout en rappelant que « la priorité est évidemment l’emploi ».
Victimes de la concurrence
Michelin a annoncé son intention de fermer d’ici début 2026 ses sites de Cholet (Maine-et-Loire) et de Vannes (Morbihan), qui emploient 1.254 salariés, en raison de la concurrence des pneumatiques asiatiques à bas prix et de la hausse des prix. prix de l’énergie en Europe. L’ensemble du secteur automobile européen est aujourd’hui confronté à une combinaison de difficultés : déclin du marché, transition énergétique et concurrence chinoise. “Ces dernières années, les marchés européens des pneumatiques pour camionnettes et poids lourds ont connu une profonde transformation, s’orientant fortement vers des pneumatiques à bas prix, principalement en provenance d’Asie”, explique Michelin dans un communiqué.
“L’engagement remarquable des équipes et les efforts du groupe n’ont pas suffi à préserver la viabilité de ces deux sites, fortement impactés par (…) la dégradation de la compétitivité européenne, notamment du fait de l’inflation et de la hausse des prix de l’énergie”, a-t-il ajouté. .
De son côté, le distributeur Auchan a annoncé une restructuration de ses activités en France avec la suppression prévue de 2.389 postes, invoquant une baisse constante de la fréquentation des magasins et une dégradation de ses résultats. Depuis 2012, et avant l’intégration des magasins Casino, Auchan indique avoir vu sa part de marché passer de 12,1% à 8% dans un contexte « ultra-concurrentiel ». Le groupe nordiste a présenté aux partenaires sociaux son plan « reconquête », qui prévoit notamment un redimensionnement des hypermarchés et un positionnement tarifaire plus attractif grâce à son alliance avec Intermarché. Mais cette alliance « ne suffira pas à générer les marges nécessaires pour proposer des prix compétitifs. Pour revenir dans la partie, Auchan doit baisser ses coûts et simplifier son organisation», explique le groupe dans un communiqué.
Timothée Talbi with Reuters