Les milliers d’automobilistes coincés dans les embouteillages parisiens auront certainement été ravis d’apprendre que de nouvelles restrictions de circulation dans la capitale ont été mises en place début novembre, pour préserver la planète et laisser la place aux « mobilités douces ». « . Devraient-ils devenir de dures immobilités.
C’est le dernier épisode du combat d’Anne Hidalgo contre l’automobile. Quatre quartiers parisiens, au cœur de la ville mondiale, ont été interdits à toute personne souhaitant les traverser en voiture, quel qu’en soit le motif. Pour pénétrer dans cet immense espace central, ressemblant curieusement à une huître hermétiquement fermée, il faut désormais une raison, une excuse. Y compris celui d’y vivre ou d’y travailler. Mais il faudra pouvoir le prouver. Et peu importe le coût économique de tout cela.
On imagine aisément la joie, dans leurs bureaux de l’administration municipale, des agents de protection zélés du maintien de la paix peaufinant la liste des justificatifs que devra produire tout automobiliste pour valider son intrusion dans l’espace. Un souvenir malheureux des temps de confinement, sauf qu’il faudra s’excuser pour entrer, pas pour sortir.
Au même moment, l’industrie automobile est menacée de milliards d’euros d’amendes conçues par l’Europe contre les constructeurs en retard dans la production de véhicules électriques que les acheteurs ne se précipitent pas encore pour acheter. L’automobile voit son avenir lui échapper sous ses roues, les sous-traitants, les fournisseurs, Valeos, Michelin, lancent des plans sociaux, ferment des usines. Conscient de la menace, le gouvernement va tenter de faire modifier par Bruxelles le régime de sanctions auquel seraient soumis les constructeurs automobiles. Il est temps. Mais qui réhabilitera l’idée, à Paris comme ailleurs, selon laquelle la voiture est synonyme de liberté et non de destruction ?