“J’ai perdu 10 kilos sur le tournage”

Nous sommes en novembre 2000. Yves Parlier, marin d’exception, revient sur la ligne de départ pour disputer son troisième Vendée Globe. Être le premier à terminer ce tour du monde à la voile en solitaire, sans escale ni assistance, le Robinson Crusoé des temps modernes en rêve ! Mais cette fois, sa quête ne se déroulera pas du tout comme prévu…

Propulsé par un vent très fort sur une mer déchaînée, le favori de la course sera victime de ce qu’on appelle un « démâtage », en plein océan Indien. En trois morceaux, le mât cassé de son bateau ne lui permet plus d’avancer. Mais pas question pour Yves d’abandonner ! Le reste, vous vous en rendrez compte dans « Seul », le biopic de France2 (diffusé également en avant-première dimanche sur la RTBF), est une réussite.

« Ce n’est pas un film sur la voile, c’est un film sur le courage », clame Samuel Le Bihan, qui incarne le skipper. « L’idée était de faire une sorte d’étude sur la détermination d’un être seul face aux éléments, et de tout ce qu’il fait pour survivre. »

Pour la star de la série “Alex Hugo”, “un homme se définit par son courage, sa sincérité, son engagement, sa fidélité”, et Yves Parlier cultive, justement, toutes ces valeurs qu’il aime défendre. « Il fait partie de ces personnes inspirantes qui nous parlent, et à qui on a forcément envie de ressembler. »

Il a perdu 10 kilos

Mais physiquement, ce n’était pas une tâche facile. «J’ai perdu dix kilos sur ce tournage», nous confiait Samuel au Festival de Télévision de Monte-Carlo en juin dernier. « Avec le creux des joues et la barbe qui pousse, on voit bien la fatigue sur le visage, et il n’y avait pas de maquilleuse ! (Rires.) Pas de coiffeur non plus. Ce que nous recherchions, c’était la vérité. Nous voulions dire au public quelque chose de plus sincère, de plus vrai, de plus authentique. » Mission accomplie ! Non sans difficulté. « C’est de loin le tournage le plus difficile que j’ai réalisé jusqu’à présent », admet Samuel.

«C’était extrêmement difficile. Nous étions une toute petite équipe, nous rapportions les images que nous pouvions, au coup par coup. Les conditions de mer sont vraiment particulières. Généralement, dans ce métier, vous installez votre caméra, vous créez l’environnement. Là, c’est l’environnement qui crée, parce que le bateau est au vent, il avance… donc il a fallu constamment s’adapter. Il fallait beaucoup d’énergie pour être très présent tout le temps. La voile vous rince ! »

Et il nous raconte, à moitié amusé, une anecdote dont il se serait bien passé : « J’ai eu le mal de mer toute une journée. Je jouais, j’allais vomir, je jouais, j’allais vomir… J’étais épuisé, je n’en pouvais plus, c’était l’enfer. Mais bon, il a fallu tenir jusqu’au bout ! Aujourd’hui, je suis assez fier du résultat. Le film est très vivant, très émouvant, avec des scènes où je suis seul, évidemment, mais ce qui est sympa c’est qu’on ne s’ennuie pas, car c’est avant tout un récit d’aventures. , ce que valide d’ailleurs Yves Parlier en personne, que Samuel n’a rencontré qu’après le tournage. « Il a vu la copie finale, il a vraiment aimé ! Il a trouvé cela très juste, et a considéré que nous avions fait du bon travail, que nous étions dans la vérité de ce qu’il avait vécu. »

« Seul », le 4 novembre, 21 heures, France 2.

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