Aucun sondage ne parvient à départager Kamala Harris et Donald Trump : à deux jours du scrutin, jamais l’issue d’un duel présidentiel aux Etats-Unis n’a été aussi imprévisible, entre deux candidats totalement opposés.
Le vice-président démocrate et l’ancien président républicain ont continué dimanche à sillonner les Etats clés qui décideront si l’Amérique ouvrira pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme ou au contraire y renverra le milliardaire. . .
Donald Trump a promis un « raz-de-marée » de votes en sa faveur. Kamala Harris, sur une tribune de campagne à l’Université du Michigan, a assuré : « L’élan est de notre côté ».
La surenchère de Donald Trump
Dans cet Etat, où elle risque de perdre le soutien de la population d’origine arabe, qui représente quelque 200 000 personnes, en raison du soutien de Washington à Israël, la démocrate a promis de « tout faire pour arrêter la guerre à Gaza ». « Je tiens à dire que cette année est difficile, compte tenu de l’ampleur des morts et des destructions à Gaza, compte tenu des victimes civiles et déplacées au Liban. C’est bouleversant», a ajouté le candidat.
Le Républicain, de son côté, a poursuivi la surenchère verbale. Faisant référence aux vitres blindées désormais installées autour de lui, après avoir été victime de deux tentatives d’assassinat, il a déclaré que pour l’atteindre, “il faudrait tirer à travers” les journalistes, ajoutant: “Cela ne me dérange pas”.
“Je n’aurais pas dû quitter” la Maison Blanche, a déclaré le candidat républicain de 78 ans, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020 et dont les partisans ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden. Comme Kamala Harris l’a annoncé dimanche, plus de 78 millions d’Américains ont déjà voté, par anticipation ou par correspondance.
« Voler » les élections
Mardi, à la fermeture des bureaux de vote de la première puissance mondiale, va commencer une période d’attente fébrile. Nul ne sait s’il faudra des heures ou des jours aux médias américains, dont c’est traditionnellement la prérogative, pour attribuer la victoire à l’un ou à l’autre.
L’ancien président républicain a déjà posé les bases d’une contestation en cas de défaite. “Ils s’efforcent de voler” les élections, a-t-il déclaré dimanche lors d’un rassemblement, portant sa traditionnelle casquette rouge, remettant en question la fiabilité du décompte des voix. « Les systèmes en place pour cette élection de 2024 sont fiables », a répondu Kamala Harris.
Le dernier sondage New York Times/Sienne, axé sur les sept États cruciaux, montre des différences trop minimes pour permettre de tirer des conclusions. La candidate démocrate fait campagne au centre et compte sur la défense du droit à l’avortement pour mobiliser massivement les femmes.
Saturer l’espace médiatique
Donald Trump, loin de cibler les électeurs modérés, déploie une rhétorique toujours plus violente. Avant ses propos sur les « tirs à travers » la presse, il avait déjà suscité une vive polémique en suggérant de placer l’une de ses ennemies jurées, l’ancienne députée républicaine Liz Cheney, devant des armes pointées sur elle.
Ses propos de dimanche “n’avaient rien à voir avec une atteinte aux médias”, et Donald Trump s’inquiétait au contraire du “danger” couru par les journalistes qui “devraient aussi avoir des vitrages de protection”, a assuré l’un de ses porte-parole.
A l’approche du jour J, les deux rivaux, qui dépensent chacun des centaines de millions de dollars, sillonnent le pays et tentent également de saturer l’espace médiatique. Le système électoral aux États-Unis, pays fédéral, est complexe. La présidence est attribuée au suffrage universel indirect : les Américains votent pour un collège de 538 électeurs, répartis entre les 50 États, sans que le total des voix au niveau national ne soit déterminant.
Une grande majorité de ces États sont déjà considérés pour Kamala Harris ou Donald Trump. C’est pourquoi les efforts et le suspense des candidats se concentrent sur les sept « swing states ».
(AFP)