LL’entrée surprise de la vice-présidente Kamala Harris dans la course à la présidentielle après le retrait de Joe Biden en juillet dernier a redonné espoir au Parti démocrate, qui tremblait face aux mauvais sondages du leader octogénaire.
L’ancien président républicain a cependant vu sa base électorale – déjà remarquablement solide – galvanisée par les deux tentatives d’assassinat qui l’ont visé, en Pennsylvanie en juillet et en Floride en septembre. Les derniers sondages(1) présager un combat particulièrement serré, même si Kamala Harris possède encore un très léger avantage.
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Ces candidats qui peuvent faire pencher la balance
La démocrate Kamala Harris et le républicain Donald Trump, tous deux sous le feu des projecteurs, ne sont pas les seuls à espérer devenir président américain lors des élections du 5 novembre. D’autres candidats peu connus seront également sur les listes, même si le système électoral américain fait que leurs chances de victoire sont quasi inexistantes. Cependant, en grignotant les votes, ces petits candidats peuvent aussi avoir un impact sur le résultat final.
Au fur et à mesure de la campagne, l’indépendant Robert F. Kennedy Junior semblait pouvoir compter sur de nombreuses voix, les sondages lui accordant environ dix pour cent. Mais finalement, cet ancien démocrate s’est rangé derrière la candidature du républicain Donald Trump. Le septuagénaire défend des positions très conservatrices, notamment contre la vaccination. Son nom figure encore sur les bulletins de vote de nombreux États américains.
Jill Stein est également candidate du Parti Vert sur les bulletins de vote dans pratiquement tous les États charnières, sans aucune chance de gagner dans aucun d’entre eux. L’écologiste pourrait encore jouer un rôle important dans ce scrutin ultra-serré. Le Parti Vert, qui se concentre sur les questions du changement climatique, des soins de santé et de la fin du soutien militaire à Israël, continue d’attirer les électeurs des zones démocrates, des votes que Kamala Harris pourrait rater. Une campagne publicitaire assurant qu’« un vote Stein est en réalité un vote pour Trump » a été récemment diffusée par les démocrates du Wisconsin, mais aussi du Michigan et de Pennsylvanie, deux autres États clés.
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L’ancien démocrate Chase Oliver (38 ans), visage du parti libertaire, défend les droits individuels “contre la croissance du pouvoir de l’État”. Son engagement politique a commencé en tant qu’opposant à la guerre en Irak sous le républicain George Bush. Il appelle désormais à une déréglementation approfondie, au droit de porter des armes et à des règles de migration simplifiées.
Les électeurs américains peuvent également donner leur voix au professeur de philosophie Cornel West (71 ans), défenseur des droits civiques, connu pour son activisme progressiste et qui se présente comme indépendant, ou à la socialiste Claudia De la Cruz, qui est pasteur et mène une campagne pour accès universel aux soins de santé, réparations pour les Afro-Américains et réductions drastiques du budget militaire.
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Devenir président malgré un vote populaire défavorable
Ces sondages nationaux ne donnent aucune indication sur la popularité des candidats dans les Etats clés, les swing states, où se jouera l’élection du 5 novembre. Ils ne donnent qu’une idée des votes à l’échelle nationale. Or, le système électoral américain permet à un candidat qui n’a pas la majorité des voix de remporter l’élection.
En effet, devenir président malgré un vote populaire défavorable : ce scénario a déjà animé cinq précédentes élections présidentielles aux États-Unis, dont récemment les élections de 2000 et 2016. Cette situation s’explique par un système électoral particulier, le suffrage universel indirect. La population votera le 5 novembre pour désigner 538 grands électeurs qui choisiront ensuite le futur chef de l’Etat. Ce système, qui profite plus à certains États qu’à d’autres, ne fait pas l’unanimité, mais sa réforme s’annonce difficile au vu de la Constitution américaine.
(1) Pour analyser les résultats prévisionnels de l’élection présidentielle américaine, Le soir a choisi de répéter les derniers sondages du New York Times/Siena College (25/10/2024), de NPR/PBS Marist (03/10/2024) et de YouGov/CBS News (27/10/2024). Le graphique ci-dessus présente donc la moyenne des résultats de ces trois enquêtes.
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