Selon le dernier bilan rendu public ce samedi par les autorités, 213 personnes sont mortes à cause des inondations. Les autorités s’attendent à une augmentation du bilan.
Le roi Felipe VI et le Premier ministre Pedro Sánchez se rendent ce dimanche 3 novembre dans le sud-est de l’Espagne, où de nouvelles fortes pluies sont attendues après les inondations d’une incroyable violence qui ont fait au moins 213 morts.
Cinq jours après ces intempéries, qui ont provoqué la pire catastrophe naturelle de l’histoire du pays selon le gouvernement, les recherches se poursuivent pour retrouver les disparus, dégager les routes et restaurer les infrastructures détruites par les torrents de boue.
« Les défis de notre vie »
« Nous sommes confrontés au défi de notre vie mais nous trouverons les solutions »a assuré samedi le président conservateur de la région de Valence, Carlos Mazón, critiqué pour avoir envoyé mardi soir un message d’alerte téléphonique tardif aux habitants, alors que les services météorologiques avaient placé la région en “alerte rouge” dès le matin.
Carlos Mazón sera présent dimanche aux côtés de Pedro Sánchez, du roi Felipe VI et de la reine Letizia, qui doivent visiter le « zones touchées » par les inondations, selon le bureau du Premier ministre. Le programme exact de leur visite n’a pas encore été rendu public.
Cette visite intervient alors que l’agence météorologique espagnole (Aemet) a émis une nouvelle alerte orange aux fortes pluies dans la région de Valence, en particulier dans la zone métropolitaine valencienne et dans la province de Castellón, où pourraient tomber occasionnellement 100 litres de pluie. eau par mètre carré (soit 10 cm).
“On dirait la fin du monde”
Selon le dernier bilan rendu public samedi soir par les autorités, 213 personnes sont mortes à cause des inondations. La grande majorité d’entre eux (210) sont morts dans la région de Valence, deux autres victimes ayant été signalées en Castille-la-Manche et une troisième en Andalousie.
Les autorités s’attendent à ce que le bilan s’alourdisse à mesure que les épaves de voitures entassées dans les tunnels et les parkings souterrains des zones les plus touchées sont désormais méthodiquement examinées. Le nombre exact de personnes disparues reste inconnu à ce stade.
Sur le terrain, la population reste confrontée à une situation compliquée, en raison des dégâts causés par les intempéries aux infrastructures de transport et de télécommunications. Dans de nombreuses communautés, des tas de voitures et de débris couverts de boue restent sur les routes.
« Cela fait trois jours que nous nettoyons. Tout est recouvert de boue.a déclaré à l’AFP la journaliste Helena Danna Daniella, propriétaire d’un bar-restaurant à Chiva, une ville de 17 000 habitants à l’ouest de Valence, parmi les plus touchées par les inondations.
“On dirait la fin du monde”» ajoute cette trentenaire, qui se dit toujours sous le choc cinq jours après les intempéries. Des gens piégés dans des vagues déchaînées « Nous demandions de l’aide et nous ne pouvions rien faire (…) Cela rend fou. Nous cherchons des réponses et nous ne les trouvons pas ».
Nouvelles arrestations
Face à cette situation chaotique, Pedro Sánchez a annoncé samedi l’envoi de 5 000 soldats supplémentaires dans la région, portant leur effectif total à 7 500, soit le « Le plus grand déploiement de forces armées jamais réalisé en Espagne en temps de paix »selon lui. A ces militaires s’ajouteront 5 000 policiers et gardes civils chargés d’épauler leurs 5 000 collègues déjà sur le terrain. Un navire amphibie de la Marine espagnole comprenant des blocs opératoires est également attendu dans le port de Valence.
Selon la police, une vingtaine de nouvelles arrestations ont également eu lieu samedi soir pour des faits de vols et pillages. Des infractions dénoncées par les autorités, qui ont promis de rétablir l’ordre.
« Il y a des gens qui se sentaient peut-être seuls, impuissants, sans protection »a reconnu Carlos Mazón samedi soir. Mais “Je veux envoyer un message clair, nous allons aider tous les ménages”a-t-il ajouté, en soulignant le« esprit de solidarité » des habitants. Vendredi et samedi, des milliers d’entre eux se sont rendus à pied vers les communautés les plus touchées, munis de pelles et de balais, afin de venir en aide aux sinistrés. Ces mouvements ont par endroits gêné les services de secours en bloquant les routes.
Cette situation a conduit les autorités à limiter l’accès à certaines localités. Le gouvernement de Valence a ainsi limité dimanche à 2 000 le nombre de volontaires autorisés à se rendre dans la banlieue sud de la ville et restreint l’accès à 12 localités.