L’entraîneur adjoint du Racing a savouré ce succès 33-23 à Pau, riche de quatre essais au terme d’un scénario paradoxal. Les Ciel et Blanc s’imposent brillamment mais essuyent de nombreuses pénalités.
Qu’est-ce qui a fait pencher la balance en faveur du Racing cet après-midi ?
Nous avons connu une première mi-temps difficile, avec deux cartons jaunes, mais Pau n’a pas réussi à revenir. La seconde mi-temps a reflété ce que nous voulions faire, nous avons été entreprenants, nous avons fait de bons mouvements, nous avons gagné les collisions et nous avons su mettre en place notre jeu pour marquer 27 points en 40 minutes.
Quel était votre état d’esprit au coup de sifflet final ? Une victoire à l’extérieur dans un championnat aussi serré est toujours un événement, non ?
C’est évidemment bon pour le moral, pour le staff, pour les joueurs, même si tout n’est pas gagné. Mais ça nous permet de souffler un peu et de partir en vacances en toute tranquillité, c’est sûr.
Avez-vous ciblé l’ailier gauche palois sur le jeu au pied avec Attissogbé en difficulté ?
Non, on n’a rien ciblé de particulier, je pense que c’est une histoire de connexions, Pau avait aussi envie de nous attaquer dans nos couloirs, on l’a vu en première mi-temps. Ils étaient très bons en déplacement, et dans le rugby aujourd’hui, les choses ont tendance à se resserrer au milieu et les espaces s’ouvrent sur les côtés. Et puis, le talent des joueurs a parlé, celui de Josh Tuisova par exemple.
Nous vous suivons…
Ce soir, nous avons voulu montrer ce que nous savons faire tout simplement. Nous ne pouvions pas transformer notre travail sur le terrain. Comme Ibrahim Diallo qui, en tant que capitaine, souhaitait voir ses amis s’amuser.
Un mot sur Antoine Gibert qui a été l’auteur de deux brillantes passes au pied. Son entrée a changé beaucoup de choses, non ?
Antoine a apporté beaucoup de mouvement, il connaît bien notre style de jeu et ce que nous souhaitons mettre en œuvre. Mais il jouait aussi derrière les avants avançants, Antoine, mais aussi Clovis le Baill profitaient de la bonne percussion et de la qualité des rucks, et tout était plus facile pour eux.
Là où le Racing nous a impressionné, c’est dans la gestion des infériorités numériques. Vous n’avez concédé aucun point avec moins de joueurs et dès que vous étiez en supériorité vous marquiez.
Oui, il y avait une gestion de fait. Aujourd’hui, nous avons su garder le dos, lors des matches précédents nous n’avons pas bien géré nos temps faibles, ici nous avons su résister sur la ligne, avec un bon comportement. Même si on a subi trop de pénalités, trois cartons jaunes, et un rouge pour finir…
Owen Farrell était-il blessé ?
Il ressentait un peu de douleur, ce n’était pas un cadeau de le faire jouer dans ces conditions.
Vous attendiez-vous à voir Pau insister comme il l’a fait sur les ballons portés ?
On s’attendait à être interpellé devant oui, tout comme on s’attendait à voir des lancements à répétition de la part des Palois. Ils l’ont fait. Nous avons résisté mais nous pouvons encore progresser. Cela dit, je trouve qu’en termes de conquête, nous avons été performants même si nous avons été en retard ces derniers temps. En touche, on a réussi à intercepter deux ou trois ballons au bon moment. Mais je laisse Dimitri Szarzewski commenter cela…
Aviez-vous déjà gagné en écopant de 22 pénalités et de quatre cartons jaunes dont le dernier s’est transformé en rouge ?
Non, je ne pense pas. C’est très rare. Contre Perpignan à domicile la semaine dernière, nous avons également écopé de trois cartons jaunes en seconde période. On aurait très bien pu perdre ce match. L’indiscipline peut être fatale, mais certains ont été champions d’Europe en étant au diapason. Mais il faut trouver le juste milieu entre l’intensité qu’on veut mettre et le fait de montrer une bonne image à l’arbitre, tant dans notre gestuelle que dans notre discours avec lui. Ibrahim Diallo a également été très bon là-dessus, il a réussi à entretenir une relation avec M. Trainini. Mais je l’avoue, toutes ces cartes et ces pénalités sont une tache.