On leur avait promis une atmosphère hostile. Les Vannais n’ont pas été déçus ! Dès leur arrivée au stade Aimé-Giral, ils ont été accueillis par des huées et des « USAP ! USAP! », très vite suivi de fumigènes aux couleurs sang et or.
Le décor était planté. Les hommes de Jean-Noël Spitzer devraient lutter contre plus de 14 250 Perpignanais et la célèbre furia catalane.
L’apparition de la pluie lors de la première période et les nuages noirs qui enveloppaient l’enceinte donnaient une dimension apocalyptique à ce choc de la peur entre les deux derniers du Top 14.
Le temps était aussi électrique que l’atmosphère. Sifflets, broncas et mauvaise foi étaient au programme, comme si chaque tacle vannetais était irrégulier.
Tous les prétextes étaient bons pour faire pression sur l’arbitre et l’adversaire. Même lorsque M. Cayre a pénalisé les Bretons, les supporters perpignanais se sont plaints d’un penalty donné au mauvais endroit. Ils criaient « hors-jeu » à chaque sortie défensive du Morbihan. Chaque erreur du RC Vannes était accompagnée d’applaudissements. On était loin du silence de cathédrale de La Rabine quand Maxime Lafage puis Thibault Debaës trébuchèrent.
La bronca après deux tentatives refusées
Le point culminant a été atteint vers la demi-heure de jeu lorsque deux essais de l’USAP, marqués par Buliruarua (30′) et Ruiz (34′), ont été annulés après un appel vidéo. Et le seul moment de répit accordé aux Vannetais fut lors de la sortie sous les applaudissements de l’ancien de la maison Karl Chateau, neuf saisons à Perpignan, en début de seconde période (46e).
Les supporters catalans étaient conscients de l’importance de ce match et ils ont répondu présents, peut-être même un peu plus que depuis le début de la saison. Pour preuve, la dixième salle comble consécutive à Aimé-Giral a été enregistrée deux jours avant le match et non quelques heures avant comme lors des rencontres précédentes.
Peut-être pour la première fois cette saison, le RCV était considéré comme un véritable concurrent et non un objet de curiosité destiné à faire l’ascenseur en fin de saison.
Francisco Gorrissen et ses coéquipiers en ont fait les frais. Ils n’ont jamais vraiment existé face à une équipe, bien que privée de 15 joueurs dont de nombreux cadres, mais habitée par un esprit conquérant à domicile. L’apprentissage se poursuit mais les cinq points perdus sur un concurrent direct sont un coup dur dans la mission de maintien du Top 14. Le RC Vannes conserve la place de lanterne rouge à l’issue du premier bloc et voit un premier écart se creuser avec le reste du groupe. l’élite.