“Nous ne pouvons nous empêcher d’être fiers de dire que cette histoire, née de trois types un peu ivres dans un bar de Sydney, est devenue ce qu’elle est devenue aujourd’hui. Quelques instants avant l’inauguration d’un quai à son nom, près de la place du Vendée Globe aux Sables d’Olonne, Philippe Jeantot invité par le maire de la ville, a longuement évoqué ses souvenirs et son idée d’un tour du monde à la voile, cette fois-ci sans escale, contrairement au BOC Challenge. “Nous étions treize en 1989, nous sommes quarante marins qui vont vivre leur rêve et vivre une aventure exceptionnelle. Et puis il y a des milliers de spectateurs qui sont là, qui vont rêver avec eux. Donc c’est sympa, c’est une grande partie de ma vie.
“Nous étions treize en 1989, nous sommes quarante marins qui vont vivre leur rêve.”
« J’ai créé cette course parce que je voulais y participer et cette course n’existait pas. Si ça avait existé, je me serais inscrit comme concurrent et rien d’autre, dit Jeantot, émerveillé par l’évolution des bateaux, en vingt ans, des progrès considérables ont été réalisés. On a fait 260 milles en une journée, aujourd’hui c’est 500. C’est vrai que l’aventure existe encore, pas contre elle, je ne crois pas que la poésie soit aussi présente que lors du premier Vendée Globe. Nous allions moins vite, nous pouvions nous émerveiller devant le vol des albatros, devant la vue des icebergs. Je sais que j’ai préféré mon époque.
Des problèmes juridiques ? “On n’en parle pas, j’ai tourné la page.”
Au moment de l’inauguration du quai, où Philippe Jeantot avait mis à l’eau son voilier du Crédit Agricole, plusieurs centaines de personnes et visiteurs ont applaudi le skipper et créateur de la course. Un public qui semble avoir pardonné condamnation pour fraude fiscale en 2007. Un sujet tabou : » Nous n’en parlons pas. Cela fait 20 ans. J’ai tourné la page et j’ai fait encore plus, j’ai changé de livre. Alors on n’en parle pas. » Philippe Jeantot vit désormais avec sa famille coupée du monde en Thaïlande, la mer jamais loin.
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