Un essai de tir « crucial ». La Corée du Nord a tiré jeudi 31 octobre un missile balistique de type ICBM (Intercontinental Ballistic Missile), a rapporté l’agence de presse d’État nord-coréenne KCNA. « Vers 7h11 [23 h 11, heure de Paris] aujourd’hui, la Corée du Nord a lancé au moins un missile balistique vers le nord-est », a confirmé le ministère japonais de la Défense. Malgré les sanctions de l’ONU qui lui interdisent de lancer des missiles balistiques, le régime nord-coréen continue de renforcer sa dissuasion nucléaire. Il s’agit du premier lancement suite aux rapports des services de renseignement américains et sud-coréens faisant état de la présence de 10 000 soldats nord-coréens en Russie.
« Ce tir d’essai est une action militaire appropriée qui répond pleinement à l’objectif d’informer les rivaux qui ont intentionnellement aggravé la situation régionale et ont constitué une menace pour la sécurité de notre République, de notre volonté de riposter, et constitue également un processus indispensable dans le contexte de la crise constante. développement des forces d’attaque stratégiques de notre État », a déclaré le dictateur nord-coréen Kim Jong-un.
Trajectoire en forme de cloche
Le vol du missile balistique a duré 86 minutes, selon le ministère japonais de la Défense. Un temps de vol assez long en raison de la trajectoire « très en cloche » du missile [loftée] choisi par la Corée du Nord pour éviter un survol du Japon », explique Étienne Marcuz, spécialiste des missiles balistiques, sur son compte X. Malgré une portée sans doute proche de 10 000 km, le missile ICBM n’a parcouru « que » 1 000 km, mais a atteint une altitude de 7 000 mètres, précise le ministère japonais de la Défense. Il a ensuite terminé sa course dans la mer du Japon, « à environ 200 km à l’ouest de l’île d’Okushiri à Hokkaido », en dehors de la zone économique exclusive du Japon.
Moscou et Pyongyang se sont un peu rapprochés en juin en signant un « accord de partenariat stratégique global ». Il comprend notamment un article prévoyant que les deux pays doivent se venir en aide si l’un d’eux est attaqué par un autre pays. Après avoir livré des millions d’obus à la Russie, la Corée du Nord continue d’aider son allié en envoyant 10 000 soldats. En échange, la Russie apportera sans aucun doute ses compétences en matière de missiles conventionnels et d’ICBM pour renforcer l’arsenal conventionnel et nucléaire de la Corée du Nord. Les relations entre les deux Corées se sont tendues récemment lorsque l’armée nord-coréenne a fait sauter des routes et des voies ferrées dans la zone démilitarisée.