Le petit Santiago, enlevé lundi soir par ses parents, est toujours introuvable, a indiqué jeudi le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais.
Un mandat d’arrêt européen va être émis, alors que la vie du bébé, né extrêmement prématuré, est en danger.
Trois jours après l’enlèvement de Santiago par ses parents, dans une maternité d’Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis), les enquêteurs français et belges enquêtent. “extrêmement mobilisé et soucieux de la santé, voire de la vie de ce tout nouveau bébé”, a déclaré ce jeudi le procureur de la République de Bobigny, Eric Mathais, lors d’une conférence de presse.
Né le 4 octobre, soit environ huit semaines plus tôt, Santiago est extrêmement prématuré et nécessite des soins constants. Avant son enlèvement, l’enfant était «sous surveillance et sonde gastrique. Il devait être réchauffé dans une couveuse, assisté dans son alimentation avec du lait spécifique pour bébés prématurés et devait rester constamment sous surveillance médicale. En l’absence de soins, son espérance de vie est réduite », a détaillé le procureur.
Le procureur appelle les parents à « l’emmener à l’hôpital »
“La priorité reste de retrouver Santiago pour être sûr qu’il va bien”a insisté le magistrat en disant “j’espère le retrouver vivant”.
Le procureur de la République de Bobigny a précisé que les parents de Santiago détenaient toujours l’autorité parentale. Cependant, “L’enlèvement d’un enfant par les parents reste légalement justifié lorsque leur comportement caractérise un abus de l’exercice de l’autorité parentale. La jurisprudence a ensuite déterminé la maltraitance lorsque les parents de l’enfant l’ont privé de garde. L’enfant était caché dans un sac, il y a un usage abusif de l’autorité parentale.souligne Eric Mathais.
Selon lui, « Il existe peu d’informations sur les motivations des parents. La nécessité des soins médicaux était comprise et acceptée (…) Ils n’étaient pas opposés aux soins. Mais les parents avaient eu le jour de l’enlèvement un entretien multidisciplinaire à l’hôpital, et il est probable qu’ils craignaient un signalement pour « mineur en danger » (…) Cependant, aucune procédure formelle n’avait été engagée. L’ordonnance de placement a été émise. prise par le parquet de Bobigny au lendemain de l’enlèvement », affirme le magistrat.
Le procureur a appelé ses parents à “protéger” ce nourrisson. S’adressant à eux, il leur lança cet appel : « S’ils m’entendent, pour le bien de leur bébé, ils doivent l’emmener à l’hôpital le plus proche. » Il invite également “tous ceux qui sont en contact avec les parents, pour les convaincre d’emmener Santiago dans un établissement médical approprié.”
“Les parents de Santiago n’ont toujours pas été retrouvés en Belgique”, a ajouté Éric Mathais. “Nous n’avons pas d’informations précises sur la localisation de Santiago”, a-t-il déclaré aux journalistes, précisant que “L’enquête se poursuivra activement et un mandat d’arrêt européen sera émis contre les parents.”
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Le nourrisson a été emmené lundi soir entre 23h00 et 23h30 par ses parents âgés de 23 et 25 ans du service de néonatalogie de l’hôpital Robert Ballanger d’Aulnay-sous-Bois, à l’âge de 17 jours. La maternité avait été alertée de sa disparition“déconnecter ses capteurs ACns l’incubateur. Les parents du nourrisson avaient été vus « à 23h30 quitter l’établissement avec un sac » puis s’est précipité dans un véhicule avec trois autres personnes. L’alerte enlèvement a été déclenchée le lendemain, puis levée, “car sa rétention n’était plus utile à l’enquête, les parents étant arrivés en Belgique dans la nuit”, a indiqué le magistrat.
“Cinq personnes, trois hommes dont un mineur et deux femmes, âgés de 16 à 29 ans, ont été interpellées à Livry-Gargan et placées en garde à vue.. Trois d’entre eux sont présentés ce jeudi aux deux juges d’instruction désormais en charge de l’enquête. De ce trio, deux hommes, un mineur et un majeur, ont reconnu avoir accompagné le couple dans leur fuite vers la Belgique, avant de rentrer dans la nuit.a-t-il détaillé en outre. Son parquet a requis une mise en examen à leur encontre pour enlèvement en bande organisée d’un mineur de moins de 15 ans et non-dénonciation de mauvais traitements ou de privation. Il a demandé leur placement en détention provisoire. De son côté, une femme doit être présentée aux juges d’instruction pour des faits de non-dénonciation d’un crime. Les deux autres gardes à vue ont été levées.