Les autorités de cette ancienne république soviétique accusent des groupes criminels pro-russes d’avoir acheté des voix pour faire échouer le référendum sur l’adhésion du pays à l’Union européenne.
Publié le 21/10/2024 21:45
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Une victoire amère en Moldavie. Le référendum sur l’adhésion à l’Union européenne a été voté avec 50,4 % de « oui ». Dimanche 20 octobre avait également lieu l’élection présidentielle dont le premier tour a été remporté par la présidente pro-européenne Maia Sandu. Alors que le pays semble plus divisé que jamais sur la question européenne, les autorités accusent des groupes criminels pro-russes d’avoir acheté des voix pour faire échouer le référendum.
Assise sur un banc au centre de Chisinau, la capitale moldave, Maria peine à cacher son émotion. La victoire du « oui » au référendum sur l’adhésion à l’Union européenne cristallise tous ces espoirs. “C’est oui, oui et je suis heureux pour cela, pour nos enfants, pour mes petits-enfants, pour l’avenir de notre pays, pour une vie meilleure, pour l’emploi et pour que les jeunes reviennent au pays”se réjouit Maria.
Mais pour de nombreux Moldaves, il est difficile de se réjouir d’une majorité de seulement 50,4 % des voix. La présidente pro-européenne Maia Sandu a pris la parole lundi après-midi : « Grâce à vous, chers Moldaves, nous avons gagné la première bataille d’une lutte difficile. Ce qui s’est passé hier et au cours des deux dernières années est une attaque contre notre démocratie et contre la liberté de notre peuple.»
Les autorités moldaves dénoncent les ingérences russes, notamment l’achat de 300 000 voix qui expliquent selon elles ce résultat très serré. Ces accusations ne surprennent pas Iulian, qui sirote son café près d’un kiosque à journaux. “Surtout dans les campagnes, les gens ont voté contre, ils subissent un lavage de cerveau, quelqu’un leur donne 400 lei et ils votent comme on leur dit. dit-il. Nous devons nous débarrasser de cela et être moins tolérants à l’égard de l’achat de voix.»
La bataille n’est pas terminée pour Maia Sandu puisque le second tour de l’élection présidentielle est prévu le 3 novembre. Le candidat socialiste Alexandr Stoianoglo, arrivé en deuxième position, a boycotté le référendum. Il y voit une manœuvre politique pour maintenir Maia Sandu au pouvoir : “La partie la plus honteuse de ces élections est liée au soi-disant référendum, qui divise les citoyens entre les bons citoyens et ceux de deuxième catégorie simplement parce qu’ils pensent différemment.” Le bras de fer s’annonce tendu entre Alexandr Stoianoglo et le président sortant. Plusieurs candidats non qualifiés pour le second tour pourraient appeler à voter contre Maia Sandu.
