Gilles Delabre, la voix fatiguée, court aux quatre coins de sa ville, téléphone attaché à l’oreille. « Une partie de l’équipe municipale et moi sommes en cellule de crise depuis 3 heures du matin ce matin, explique-t-il. Nous suivons de très près l’évolution de la crue, que ce soit visuellement ou via les sites d’alerte officiels.
Il ajoute : “Brives-Charensac fait face à une crue importante même si le niveau a baissé d’environ 150 centimètres depuis ce matin.”
Avant de préciser : « Nous avons eu très peur vers midi et demi. Une énorme vague, dont je ne peux pas encore expliquer la cause, a déferlé sur le tracé de la Loire, inondant au passage les terrains de sport, l’avenue des Sports et le camping Audinet. »
Véronique Roche, directrice de l’école publique La République, conseille à tous les parents de récupérer leurs enfants à partir de 16 heures
La passerelle de la Chartreuse détruite
La fureur du fleuve fut telle qu’elle emporta également la passerelle du pont de la Chartreuse. «C’est financièrement préjudiciable, car ce type d’installation coûte cher», déplore Gilles Delabre. Mais c’est surtout gênant pour les nombreuses familles et enfants qui l’ont utilisé pour aller à la Chartreuse ou au collège Anne Frank, entre autres.»
Des habitants évacués
Gilles Delabre indique que quatre familles du bâtiment Carré Loire ont dû être évacuées pour se réfugier à la mairie. « On ne sait pas vraiment quand la crue culmine », confie-t-il. Et c’est là le problème. Nous en avons eu connaissance ce soir à 21 heures, peut-être demain aussi en fonction du mauvais temps en amont.
Il poursuit : « Même si l’on sait quels dispositifs doivent être opérationnels pour telle ou telle situation, il subsiste une part d’incertitude que la nature nous impose. »
Côté Chaspinhac, les habitants de Peyredeyre ont été accueillis dans le Plan Communal de Protection où ils seront nourris et logés.
« S’ils glissent hors de la digue, il leur sera alors impossible de se relever, encore moins de lutter contre le courant ! »
Le maire de la ville d’eau et du vélo profite de notre entretien pour lancer un avertissement. « Il faut que les gens arrêtent de prendre autant de risques ! » Beaucoup sont sur les digues pour prendre des photos et des vidéos. Nous comprenons ce réflexe. Mais certains semblent totalement inconscients du danger.»
Il insiste sévèrement : « S’ils glissent hors de la digue, il leur sera alors impossible de se relever, encore moins de lutter contre le courant ! Il est regrettable qu’il y ait des pertes financières. Mais quand des vies sont perdues, notamment par imprudence, c’est bien plus grave ! »
