L’acteur Pierre Vernier, membre de la “Bande du Conservatoire” dans les années 1950 avec Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Jean Rochefort, est décédé mercredi à l’âge de 93 ans, a appris samedi l’AFP auprès de ses proches.
De nombreux succès populaires
Acteur prolifique, il était apparu dans une soixantaine de films, dont bon nombre de succès populaires aux côtés de son ami Bébel, comme « Le Professionnel » (1981) ou « Itinéraire d’un enfant gâté » (1988, dans le rôle d’un curé). ). “Attention, j’existe aussi sans lui !”, plaisantait-il en 2001 à propos de celui qu’il considérait comme la “conscience professionnelle incarnée”.
Pierre Vernier était un de ces acteurs dont le nom n’est pas forcément connu du grand public, mais dont le visage et l’allure – grande stature élégante de gentleman ou de bourgeois, visage doux et rêveur et mèche brune sur le front – lui sont familiers. Avec Françoise Fabian, il est l’un des derniers membres survivants de la « Bande du Conservatoire », formée essentiellement par les étudiants du Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris au début des années 1950. Outre Belmondo, son noyau, il comprenait notamment Jean Rochefort, Claude Rich, Jean-Pierre Marielle, Bruno Cremer et Annie Girardot.
De Gaulle on television
Ce groupe d’amis avides de renouveau et de modernité au lendemain de la guerre se fait alors remarquer, tant sur scène qu’en ville, par leurs éclats contre le système du prestigieux Conservatoire qu’ils jugent poussiéreux.
Né Pierre Louis Rayer à Saint-Jean-d’Angély, en Charente-Maritime, et mort à Vic-Fezensac, dans le Gers, selon ses proches, Pierre Vernier avait travaillé avec de grands réalisateurs, dont Henri Verneuil et Joseph Losey (en « Monsieur Klein » avec Alain Delon en 1976). Amoureux des chevaux, comme Jean Rochefort, Pierre Vernier était très actif à la télévision. En 2008, il interprète le rôle du général De Gaulle, pour lequel il reçoit plusieurs prix d’interprétation.
Sur le petit écran, c’est le feuilleton « Rocambole » et le rôle du justicier éponyme qui le rendirent célèbre en 1964. Au théâtre, Pierre Vernier avait joué sous la direction de Raymond Rouleau, Georges Wilson, Jean-Louis Barrault ou Roger Planchon.
« Regard bienveillant »
Il a “marqué des générations de spectateurs par son apparence et sa voix familière”, a réagi la ministre de la Culture, Rachida Dati, en lui rendant hommage sur le réseau social X.
“La longue silhouette au regard bienveillant de Pierre Vernier s’estompe aussi”, écrit sur le même réseau social l’ancien président du Festival de Cannes, Gilles Jacob, en faisant référence à “la Musique du Conservatoire de 1954”.
Chevalier de l’Ordre national du Mérite, Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres, Pierre Vernier a été très impliqué jusqu’à la fin de sa vie dans le secteur associatif et caritatif, a souligné son entourage.
(AFP)