Le projet de Raphaël Glucksmann pour remettre la place publique en état de marche pour 2027

Le projet de Raphaël Glucksmann pour remettre la place publique en état de marche pour 2027
Le projet de Raphaël Glucksmann pour remettre la place publique en état de marche pour 2027

NNicolas Sarkozy et François Hollande sont également passés par La Réole, cette jolie ville médiévale située au-dessus de la Garonne, à une cinquantaine de kilomètres de Bordeaux. Raphaël Glucksmann n’a pas choisi d’y organiser son retour pour suivre les traces de ces deux anciens chefs d’État, mais pour au moins trois autres raisons : le maire Bernard Marty est un ami, la Place publique est un parti « girondin » – c’est-à-dire disent les partisans de la décentralisation –, et enfin parce que le RN y est puissant.

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L’eurodéputé ne cesse de le répéter : il souhaite ramener les électeurs de Marine Le Pen dans le giron de la gauche pour gagner en 2027. « Notre offre politique doit aller jusqu’au bout. C’est ce qui sera l’alternative au basculement de la vers l’extrême droite », affirme le dirigeant de la Place publique dans le beau bureau du maire de La Réole, dont les hautes fenêtres ouvrent sur la Garonne, en contrebas. .

Raphaël Glucksmann veut « faire la même chose » que LFI

Les rencontres Place publique de ce week-end marquent une étape importante pour le mouvement. Il va changer de vitesse. Raphaël Glucksmann a compris, au soir de la dissolution de l’Assemblée, les lacunes de son mouvement qui fonctionne toujours sans salariés ni organisation structurée. “On a vu le 9 juin à quel point les dispositifs comptent”, raconte celui qui, malgré ses 14% obtenus aux élections européennes, n’a obtenu que trois maigres investitures ingagnables aux législatives qui ont suivi. Le NFP, nouvellement constitué, n’a fait qu’une bouchée de la place publique. Les dispositifs de LFI, du PS et des Écologistes ne lui ont laissé que des miettes.

La place publique ne veut plus laisser cela se produire. Le parti de Raphaël Glucksmann souhaite rivaliser à armes égales avec les autres partis de gauche. L’eurodéputé entend, dans neuf mois – soit avant une éventuelle dissolution décidée par le chef de l’État – réécrire les statuts de Place publique et structurer un appareil avec des relais locaux, des militants, de l’argent et des candidats. Il n’y en aura probablement pas 577, mais Place publique souhaite former le plus de candidats possible pour les élections législatives, ainsi que pour les élections municipales de 2026.

Il faudra aussi travailler sur les idées. Raphaël Glucksmann entend identifier dix grands axes, déclinés en plusieurs mesures. L’eurodéputé ne veut pas répéter l’erreur de juin. La dissolution surprise, au soir des élections européennes, avait contraint les socialistes à composer avec le projet LFI, qui constituait la charpente du programme NFP. Les socialistes et autres acteurs du NFP n’ont pu qu’amender les textes mélenchonistes, faute de proposer un contre-projet solide. « Cette fois, on n’a plus le droit d’être surpris ! » prévient Glucksmann en sirotant son Coca Zero. Il prend son exemple sur le PS, ses courants et ses discussions interminables, et sur… LFI. « Un parti est un lieu où l’on débat. Il faut reconnaître LFI pour son travail, et la capacité de Jean-Luc Mélenchon à écrire une histoire pour chaque élection présidentielle. Je veux que nous fassions la même chose », a-t-il déclaré.

Les nombreuses têtes d’affiche de la gauche social-démocrate

LFI dispose également d’un leader puissant et incontesté. La gauche sociale-démocrate, celle qui veut remplacer Olivier Faure à la tête du PS, compte de nombreuses têtes d’affiche. A La Réole, dans les jolies rues médiévales, on croise de nombreuses personnalités qui appellent toutes à un rassemblement des sociaux-démocrates orphelins : la présidente d’Occitanie Carole Delga, le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane, le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, ou encore Anne Hidalgo, avec qui Raphaël Glucksmann converse aimablement dans le jardin du cloître.

Seul, et curieusement, Bernard Cazeneuve n’était pas invité. « Chacun est dans son couloir, un peu comme dans un vélodrome », observe, au pied du majestueux hôtel de ville du XIIe siècle.e siècle, Jérôme Guedj. Le député PS de l’Essonne reconnaît que, pour l’instant, chaque partisan revendiqué de la social-démocratie tourne rond en organisant, à Bram ou à Saint-Ouen, sa propre journée. Un jour, il faudra qu’un leader émerge. A défaut, Olivier Faure et Jean-Luc Mélenchon continueront à se frotter les mains, profitant des divisions de leurs adversaires.

« Le manque d’incarnation n’est pas un problème », observe Raphaël Glucksmann. Le leader de Place publique, qui compte bien se faire entendre dans le débat public, a sa petite idée pour rassembler tout ce petit monde. Tout d’abord, travaillez au développement d’un projet. Ensuite, soumettez-le au PS. « La politique est une question de dynamique. Il faut magnétiser le plus possible », dit-il. Autrement dit, qui veut viendra autour de la table de la Place Publique.

« Nous ne sommes pas en rivalité avec le Parti socialiste. Je suis convaincu que nous avons encore une histoire commune», ajoute-t-il, histoire de se faire comprendre. Et si la bonne volonté ne suffit pas, Glucksmann menace le Rassemblement national pour mettre tout le monde d’accord : « La fragmentation à gauche n’est pas un problème. À un moment donné, tout le monde se retrouvera ensemble face au péril de l’extrême droite. »

 
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