C’est un exploit qui reste encore aujourd’hui l’une des plus belles pages de l’histoire du FC Metz. Le 3 octobre 1984, le FC Metz élimine un grand européen, Barcelone, après un succès 4-1 sur le terrain du Camp Nou. Battre le Barça reste aujourd’hui une performance que seule une poignée de clubs de football français ont réussi à réaliser.
« On a joué avec nos petits moyens, mais surtout un grand cœur »
En 1984, après avoir remporté la Coupe de France, le club grenat se qualifie pour le Coupe des vainqueurs de coupe d’Europe. Au premier tour, le tirage au sort désigne un adversaire de choix : le grand Barça.
Face au géant du football européen, le FC Metz a été balayé à Saint-Symphorien lors du match aller et s’est incliné 4 buts à 2 contre Barcelone. C’est donc sans grande ambition que les Grenats abordent le match retour. Les joueurs de Marcel Husson, l’entraîneur de l’époque, préparent ce retour au Camp Nou, avec beaucoup de détente. Interviewé en 2019 par France Bleu Lorraine, Philippe Hinschberger explique notamment que dans la tête des joueurs »nous avons été éliminés à 99%. Nous avons même emmené les femmes des joueurs.. L’ambition était de montrer un meilleur match qu’à l’aller, explique l’ancien joueur. “On a joué avec nos petits moyens, mais surtout un grand cœur« .
La plus belle réussite d’un club français en Coupe d’Europe
C’est dans un stade presque vide que le match se joue au Camp Nou. Seuls deux médias français ont fait le déplacement, et aucune télévision française n’est présente. D’ailleurs, quand Barcelone a ouvert le score à la 33e minute, on s’est dit que le match était fini. Puis le FC Metz est revenu au score, grâce à un but de Tony Kurbos (38e). Le club revient à égalité, et mène même juste avant la pause, lorsqu’un défenseur du Barça marque contre son équipe (39e).
En seconde période, le gardien Michel Ettorre multiplie les arrêts. Tony Kurbos doublera puis triplera la mise (56e et 87e). Le FC Metz se qualifie pour les huitièmes de finale de la Coupe d’Europe en battant Barcelone (1-4).
« Ce n’était pas de l’euphorie, c’était du Nirvana » – Jean-Marie Tribour
Photographer Jean-Marie Trimbour is on site for Le Républicain Lorrain. He remembers l’ambiance de folie en fin de match. “Ce n’était pas de l’euphorie, c’était du Nirvana. Les gars, dont le président, dont Marcel Husson et nous-mêmes, nous étions honnêtement au septième ciel.« .
Pour lui, si cette soirée a été si folle, c’est aussi parce que c’est un exploit que personne ne pouvait imaginer après le désastre du match aller : «Il était absolument impensable de réaliser ce miracle« . L’image qui reste est celle prise par le photographe du journal où l’on voit les tribunes du stade complètement vides, avec un supporter tout seul dans les tribunes, les bras croisés, criant victoire.
Un retour qui fait partie de l’histoire des supporters
L’ancien journaliste Lorraine RépublicainePierre Théobald vient de rééditer La nuit des jambonsune bande dessinée qui raconte cet exploit messin. Le titre est un clin d’œil à un épisode dans lequel l’attaquant allemand Bernd Schuster avait traité les joueurs lorrains de «jambons » pour signifier leur faible niveau.
Le retour du FC Metz, personne ne l’a vu, mais cela reste dans l’imaginaire de chacun, explique le journaliste interviewé en 2019 par France Bleu Lorraine. Ce match du FC Metz est l’un des plus grands exploits du football et du sport français : «Personne ne croyait à un exploit messin. Aucune des conditions nécessaires à un exploit et pourtant ils ont accompli cet exploit « .
chargement
Au prochain tour, le FC Metz sera éliminé par les Allemands du Dynamo Dresden.