Élu dans les Ardennes sous les couleurs du RN, Flavien Termet a annoncé qu’il démissionnait de son poste de député « pour raisons personnelles ». C’est désormais Hanane Mansouri (LR-RN), étudiante de 23 ans et apôtre de « l’union des droites », qui est devenue la plus jeune députée de l’Assemblée nationale.
Une surprise des dernières élections législatives. Élue avec 54,10% des voix face à la candidate du NFP, Cécile Michel (45,90%), Hanane Mansouri fait partie des nouveaux députés issus de l’alliance LR-RN qui siègent à l’Assemblée nationale. Engagée en politique avec Éric Ciotti, dont elle vante la volonté de « fédérer les droites », elle, comme son mentor, s’est détournée des Républicains pour mener son combat contre le « désordre d’Emmanuel Macron » et « le chaos de l’extrême gauche ». Outre le pouvoir d’achat, dont elle souhaite faire une « grande priorité », la jeune députée compte aborder les questions de « sécurité » et de « services publics » sur son territoire.
Encore étudiante, Hanane Mansouri envisage de devenir une « députée de base », en parallèle de ses études de master en administration publique. « J’ai toujours travaillé parallèlement à mes études, cela ne m’empêchera pas de porter les enjeux de mon territoire à l’Assemblée nationale », a-t-elle assuré en réponse à ses détracteurs. Durant ses études de droit, elle représente les Jeunes Républicains de l’Isère comme présidente, avant de répondre à l’appel d’Eric Ciotti et d’être désignée candidate aux élections législatives. Une décision vivement critiquée par certains de ses collègues républicains. Pour se justifier, Hanane Mansouri a estimé que cette décision était « nécessaire » et « courageuse ».
Forte de convictions auxquelles elle aurait adhéré dès le lycée, Hanane Mansouri a également été accusée d’avoir été parachutée dans la 8e circonscription de l’Isère, qui ne comprend pas sa ville de naissance et de résidence, Grenoble. Une accusation que la jeune femme a balayée : elle a expliqué avoir grandi « du CE1 à la terminale » dans un village du nord de l’Isère, dans le 7e. Quant à la 8e circonscription qu’elle représente aujourd’hui, « c’est un territoire que je connais très bien, on venait faire campagne ici quand j’étais responsable des Jeunes Républicains. C’est comme ça que j’ai appris à connaître ce territoire », a-t-elle assuré dès sa prise de fonction.
Ses origines critiquées
Hanane Mansouri doit sa légitimité davantage à son origine qu’à des considérations géographiques. « J’ai eu envie de m’impliquer lorsque j’ai entendu la propagande de gauche de la part de mes professeurs, notamment de SES (Sciences économiques et sociales, ndlr). J’en avais assez qu’on me dise qu’en tant que deuxième génération d’immigrés, je n’y arriverais pas. » Avec le recul, elle estime que ces professeurs « voulaient être gentils mais j’ai refusé leurs paroles, je considérais que le travail était la seule chose qui pouvait payer ».
Son objectif : montrer aux jeunes que « le travail paie ». Celle qui se dit « d’origine maghrébine » souhaite rester discrète sur sa vie personnelle, notamment pour préserver sa famille. Pourtant, ses origines ont été au cœur de plusieurs controverses. Hanane Mansouri rapporte avoir été victime d’insultes racistes, mais jamais au sein de son camp politique. “C’est ironique qu’on me dise que je suis dans un parti de racistes, alors qu’ici personne ne m’a jamais ramenée à mon état, contrairement à la gauche”, a-t-elle révélé. Même lors de sa déclaration de candidature, faite sur les réseaux sociaux, elle a été victime de nombreux messages racistes. “Je m’y attendais mais je ne pensais pas que ce serait si violent”, a-t-elle déclaré.
Le pouvoir d’achat comme priorité
Politiquement, Hanane Mansouri explique avoir décidé de rejoindre la « coalition » entre la droite et le RN mise en place par Eric Ciotti, car elle a « toujours été pour l’union des droites », seule manière de « combattre une extrême gauche de plus en plus forte ». et de plus en plus violents » selon elle. “LR avait atteint un plafond de verre”, estime-t-elle encore. “Aujourd’hui, les Républicains ne répondaient plus pleinement aux attentes des Français et nous étions aussi parasités, aujourd’hui encore, par des querelles internes entre grands noms, qui nous empêchaient d’avancer”, avait-elle déclaré peu avant le premier tour. Durant son mandat, elle a déclaré faire du pouvoir d’achat sa priorité. Dans sa circonscription, elle rapporte que « la majorité des communes ont un taux de pauvreté supérieur à la moyenne nationale ».
Les autres combats qu’elle souhaite mener sont issus des retours de terrain lors de sa campagne électorale : « Nous avons des revendications simples sur le pouvoir d’achat, la sécurité et des services publics à la hauteur », énumère la presse. Député de la 8ème circonscription de l’Isère.
