Le pape François a annoncé dimanche, devant 37.500 fidèles, alors qu’il présidait une messe au stade Roi Baudouin à Bruxelles, qu’il allait entamer le « processus de béatification » du roi des Belges (1930-1993), qualifié d’« homme de foi » :
« A mon retour à Rome, je lancerai le procès de béatification du roi Baudouin. Que son exemple d’homme de foi éclaire les dirigeants. Je demande aux évêques de Belgique de se saisir de cette cause pour la faire avancer.
Cette annonce a surpris jusque dans les rangs des évêques de Belgique.
Le pape a déclaré samedi vouloir que la cause de béatification de celui qui a régné sur la Belgique de 1951 jusqu’à sa mort en 1993 « progresse ». Le souverain pontife a tenu ces propos alors qu’il visitait le tombeau du roi Baudouin dans la crypte royale de Laeken.
Après la rencontre dans la basilique de Koekelberg avec les évêques, prêtres, religieux et consacrés, le Souverain Pontife s’est rendu à la crypte royale, sous l’église Notre-Dame de Laeken, où se trouvent les tombeaux de nombreux membres de la Maison Royale de Belgique. Accueilli par les souverains actuels, le roi Philippe et la reine Mathilde, le pape réfléchit en silence devant le tombeau du roi Baudouin. Puis, devant le roi et les personnes présentes, le Souverain Pontife « saluez le courage » de Baudouin, lorsqu’il choisit de « quitter son poste de roi pour ne pas signer une loi homicide ». Le pape a exhorté « aux Belges de se tourner vers lui en cette période où s’élaborent les lois pénales », en référence aux lois en faveur de l’avortement et de l’euthanasie.
Cette déclaration a suscité l’inquiétude du Centre d’action laïque, qui a dénoncé une « provocation, le même jour que la Journée internationale pour le droit à l’avortement ». Le 30 mars 1990, le roi Baudouin envoie une lettre au gouvernement annonçant qu’il ne signera pas la loi dépénalisant l’avortement. Le texte avait été voté quelques jours plus tôt au Parlement. Le monarque affirmait dans sa missive que cette disposition était contraire à sa foi. Ce refus a ouvert une crise institutionnelle sans précédent en Belgique. Une astuce constitutionnelle avait finalement été trouvée : la Constitution contient un article qui interdit au Roi de régner. Pendant 36 heures, le gouvernement s’empare des pouvoirs du souverain et signe la loi sur l’avortement. Le Roi reprit alors ses fonctions.
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