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Le carburant entièrement électrique est trop cher en Belgique ? Il faut surtout faire attention à l’endroit où brancher sa voiture

Selon les données du cabinet de conseil de Louvain, la recharge sur les bornes publiques lentes est le troisième tarif le plus cher de l’UE, tandis que nous occupons la 7ème place pour les bornes de recharge rapides.

Sur la base de ces données qui ne concernent que (précision importante, nous le verrons) les bornes le long des routes et autoroutes, le magazine VAB a récemment enfoncé le clou : en prenant en moyenne 0,63 €/kWh pour une recharge lente et 0,75 € /kWh pour un ravitaillement rapide, le ravitaillement en électricité est toujours plus cher que le ravitaillement en GPL ; et pour l’essence et le diesel, cela revient moins cher si vous connectez votre véhicule électrique à votre domicile.

En prix aux 100 km, cela donne (en moyenne) 7,6 € pour le GPL, 9 € pour le diesel, 10,92 € pour l’essence 95, 12,6 € pour une recharge sur borne lente et 15 € pour une borne rapide. En revanche, pour une recharge à domicile, ce prix descend à 7,12 €.

Mais cet élément de la recharge à domicile est justement au cœur de ce débat, souligne Arnaud Crevits, fondateur de la société Borne. be : « la question du prix aux bornes de recharge publiques est anecdotique puisque 85 % des utilisateurs de VE les rechargent à leur domicile, 10 % au travail et seulement 5 % aux bornes le long des routes et autoroutes. » Cette dernière option ne doit être utilisée qu’à des fins de dépannage, précise-t-il. Car même si on n’a pas la possibilité de recharger à la maison ou au travail, les « parkings longs », ceux des supermarchés, fast-foods et autres centres commerciaux, offrent des alternatives intéressantes. “Parfois encore plus intéressant qu’à la maison.” Car souvent la possibilité de recharger a avant tout pour but de faire venir le client, pas de vendre du kWh.

Malgré ces différentes nuances, Robin Loos estime que le prix de la recharge reste problématique en Belgique pour ceux qui ne peuvent pas brancher leur VE à domicile. Pour le responsable Transport Durable du BEUC, l’organisation représentant les consommateurs européens, si l’on veut que la mobilité électrique concerne le plus grand nombre, il faut néanmoins proposer un tarif électrique attractif pour tous en dehors du domicile et du lieu de travail. Car même les possibilités de recharge dans les « longs parkings » ne seront pas suffisantes si la majorité des automobilistes passent à l’électrique.

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Photovoltaïque et prix dynamiques : le bon plan

Recharger votre VE à la maison peut devenir une véritable bonne affaire si vous disposez de panneaux photovoltaïques et pouvez recharger pendant les heures solaires. Pour les utilisateurs de VE, un autre bon plan sera de profiter des plages horaires les plus favorables pour le prix de l’électricité. Cela sera possible en Wallonie à partir de juillet avec l’introduction de tarifs dynamiques. Ceux-ci proposeront à certaines périodes des prix du kWh plus attractifs (lorsque le réseau est moins chargé ou que les énergies renouvelables fournissent beaucoup d’électricité par exemple). « On pourrait même alors avoir des périodes de prix négatifs », note Arnaud Crevits. Pas de quoi être payé pour faire le plein, car il y aura toujours la partie fixe (abonnement, taxe, transport, etc.) mais toujours la possibilité de facturer autour de 012 €/kWh. Cela représente un coût d’environ 2 € aux 100 km pour un véhicule électrique moyen. « Et si vous disposez d’une borne intelligente, il vous suffit de brancher le VE et la recharge s’effectuera automatiquement au tarif le plus adapté », précise Arnaud Crevits.

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Enfin un peu plus de transparence sur les prix aux bornes de recharge

Un problème auquel les conducteurs de véhicules électriques sont souvent confrontés dans une borne de recharge publique est le manque de transparence des prix. Si le prix du diesel ou de l’essence est clairement indiqué à la pompe, pour l’électrique, les prix diffèrent selon les abonnements et les fournisseurs. Et comme le paiement s’effectue le plus souvent via des applications ou des cartes propres aux opérateurs de mobilité, ce n’est parfois qu’à réception de la facture que l’on sait combien on a payé. Mais la situation s’améliore. Depuis avril 2024, le Règlement européen relatif au déploiement d’infrastructures pour carburants alternatifs (AFIR) est entré en vigueur. Elle impose aux opérateurs d’afficher clairement le prix en euros par kWh. Inconvénient : cette règle ne concerne que les bornes rapides (plus de 50 kW) installées après 2024 et celles qui doivent être rénovées ou réparées. Toutefois, cette conformité s’appliquera à tous les terminaux rapides au plus tard en 2027. Pourquoi pas la même règle pour les terminaux lents ? “Parce que les lobbies ont gagné leur cause”, estime Robin Loos, de l’organisation représentant les consommateurs européens.

Autre avancée pour le consommateur pour ces bornes rapides et selon le même calendrier que pour la transparence des prix : le paiement par carte bancaire doit être possible. Trop souvent, le paiement n’est encore possible que via une application ou une carte propre à un opérateur de mobilité. « Ce qui n’est généralement pas la même chose que celui qui gère la borne physique et qui prend donc sa commission au passage », constate Robin Loos. Le déploiement du paiement par carte devrait permettre de rompre ce lien obligatoire avec les opérateurs de mobilité tandis que la transparence accroîtrait la concurrence. Avec un effet bénéfique sur les prix, estime-t-il. Pour les terminaux lents, le paiement bancaire sera également obligatoire (pour les nouveaux terminaux et autres en 2027), mais avec la possibilité donnée aux opérateurs de le proposer via un QRcode. “Les opérateurs ont fait valoir que l’installation du paiement par carte était trop coûteuse pour ces terminaux”, explique Robin Loos, qui constate encore l’effet des lobbies. «Mais les autorités de concurrence en sont de plus en plus conscientes et c’est pourquoi la Commission tente de rattraper son retard. La réglementation AFIR doit également être revue en 2026 et nous espérons qu’il y aura de nouveaux progrès pour le consommateur.

 
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