La banane à 8,6 millions de dollars

La banane à 8,6 millions de dollars
La banane à 8,6 millions de dollars

« Avoir une banane » signifie avoir le sourire, être heureux.

J’ai mangé des bananes toute la semaine. J’ai tellement ri ! Une banane collée au mur avec un gros morceau de ruban adhésif gris a été vendue pour 6,2 millions de dollars américains (8,6 millions de dollars canadiens) chez Sotheby’s à New York.

Et ce n’est pas un poisson d’avril. C’est plutôt la preuve que le marché de l’art est en train debananes auto-pelées.

L’œuvre de l’artiste italien Maurizio Cattelan est nommée Comédience qui signifie comédien. C’est en effet la meilleure blague de l’année.

« Le fruit le plus cher du monde »

C’est tellement fou que n’importe quel artiste puisse entrer dans n’importe quel IGA, Métro ou Maxi, aller au rayon fruits et légumes, prendre n’importe quelle cucurbitacée et déclarer que c’est une œuvre d’art. ‘art.

Et bien oui !, comme dirait Martin Matte.

En clair, cette banane donne de la banane. Comme le rappelle le magazine Beaux-« En 2019, elle a fait couler beaucoup d’encre (et provoqué des rires dans le monde entier) lorsqu’un collectionneur français l’a achetée pour 120 000 $. Ce qui, à l’époque déjà, avait fait de cette banane le fruit le plus cher du monde.

Sauf qu’ici, on parle de vendre pour 6 millions de dollars un fruit qui va pourrir et qu’il faudra remplacer tous les sept jours. Alors, que vendons-nous exactement ? Un concept, une idée, une performance, une farce, un canular ?

Cette histoire a donné lieu à de nombreuses plaisanteries. J’ai vu une image vraiment drôle où l’on voit plein de bananes dans une galerie d’art en train d’admirer une œuvre d’art accrochée au mur : un homme collé au mur avec un gros morceau de scotch gris.

J’en ai vu un autre, de l’artiste russe Michael Liv, qui m’a beaucoup fait réfléchir. On voit dans plusieurs encadrés l’évolution de l’histoire de l’art.

Tout d’abord, dans la première case, un singe pense à une banane. L’homme des cavernes pense alors aux images peintes sur les murs de Lascaux. Léonard de Vinci pense à son célèbre tableau Mona Lisa, La Joconde. Goya pense à son célèbre tableau Troisième mai. Picasso pense à son célèbre tableau Guernica. Enfin, dans le dernier encadré, le créateur de la banane pense à sa célèbre œuvre : la banane collée au mur avec un gros morceau de scotch gris.

Hahaha ! C’est tellement drôle. Toute cette évolution pour arriver à cette médiocrité et revenir à la case départ ?

Jetez-moi des tomates !

Vous me direz que ce n’est pas la première fois dans l’histoire de l’art que des artistes provocateurs provoquent. Marcel Duchamp a installé un urinoir dans un musée en déclarant qu’il s’agissait d’une œuvre d’art et en l’appelant les ready-made. L’artiste italien Piero Manzoni a créé les œuvres en 1961 Merde d’artistecanettes sur lesquelles il avait imprimé : « Merde d’artiste, contenu net gr 30, conservé naturel, produit et mis en conserve en mai 1961 ».

Le nouveau propriétaire de la banane a promis de « manger la banane dans une expérience artistique unique ». Il pourrait aussi vendre sa merde dans un club après avoir chié la banane.

 
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