S’il fallait définir la peinture d’Amélie Bertrand, elle ne ressemble à aucune autre. Colorés, suaves, géométriques, ses paysages évoquent à la fois l’étrangeté et l’esthétique pop. Le peintre joue avec les transparences et les effets d’optique. Ces effets sont également le résultat d’une technique de création particulière. Ayant grandi avec un père infographiste, la jeune femme s’initie très jeune aux logiciels de création graphique : Photoshop, InDesign, Illustrator. Une formation qu’elle continue de mettre en pratique dans son processus créatif. Après une longue élaboration d’abord sur Photoshop puis sous forme de pochoirs, ce dernier peint scrupuleusement les motifs à l’huile selon une technique en monocouche formant des aplats impeccablement lisses ou des dégradés virtuoses.
La peinture, un engagement total
Pour l’artiste, la peinture apparaît comme une vocation intense, un engagement total. Aux Beaux-Arts de Marseille, un professeur de peinture, décrit comme passionné, lui tape avec ferveur sur l’épaule pour lui annoncer qu’elle va devenir peintre, malgré ses hésitations pour une carrière plus sûre dans la communication ou le design. Ce signe du destin l’encourage à franchir le pas l’année suivante malgré son tragique suicide. “Je pense que je suis peintre avant d’être artiste», explique-t-elle, avançant pas à pas sans s’attacher aux conventions artistiques, préférant simplement dire «je peins » lorsqu’on l’interroge sur son travail. Ce choix de l’étrangeté se retrouve dans ses œuvres, où l’ordinaire se mêle à une atmosphère inconfortable. : « Votre peinture provoque des sensations, un léger malaise, une sorte de vallée inquiétante », décrit le journaliste, ce à quoi l’artiste répond : « C’est exactement ce que je recherche. En utilisant l’ordinateur, les pochoirs, ces ingrédients me permettent de mettre en place un processus, de cloisonner l’espace de la toile, de fermer le regard pour piéger un peu le spectateur. « .
Un dialogue nocturne avec Monet
Son installation « Hyper Nuit » à l’Orangerie dialogue avec les Nymphéas de Monet, mais en inversant les codes lumineux. Là où Monet est fasciné par la lumière naturelle, Amélie Bertrand explore la lumière nocturne. Ce projet prend forme en «une clairière de gazon artificiel éclairée par des rétroprojecteurs», une ambiance qui, explique-t-elle, ajoute «de la lueur à la peinture pour créer ces lumières sans couleur fluorescente.» C’est un contrepoint résolument moderne aux Nymphéas, mais avec la même volonté d’immerger le visiteur.. L’installation offre un aperçu audacieux de l’évolution de la lumière et de la couleur dans la peinture, créant un lien inattendu et captivant avec l’impressionnisme de Monet. L’artiste continue d’explorer cette esthétique singulière et puissante, revendiquant un travail de peinture à l’huile artisanal, loin des effets numériques modernes, et promettant à chaque œuvre « la bonne vieille peinture à l’huile ».
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