Ses œuvres en bronze et en soie seront exposées dans tout Paris jusqu’en janvier 2025. Barbara Chase-Riboud aura attendu cinquante ans depuis sa première exposition personnelle à Paris, en 1974, au Musée d’Art moderne de Paris. ARC, avant cette reconnaissance tardive. Durant cette « éclipse » d’un demi-siècle – hormis une exposition à la Fondation Giacometti à Paris (d’octobre 2021 à janvier 2022) – le natif de Philadelphie (Pennsylvanie), aujourd’hui âgé de 85 ans, aura construit trois œuvres en parallèle et en alternance. , en tant que romancier, poète et sculpteur. Elle revient aujourd’hui en force avec une exposition aux allures de chasse au trésor pour amateurs d’art, puisque sous un nom unique, « Quand un nœud se dénoue, un dieu se libère », tiré d’un de ses recueils de poésie. Il présente une quarantaine d’œuvres dans huit grandes institutions nationales.
Lire la rencontre (en 2021) : Article réservé à nos abonnés Barbara Chase-Riboud reçoit tardivement les honneurs du monde de l’art
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Ce « grand chelem » artistique est un rattrapage aux multiples facettes, car l’œuvre de Barbara Chase-Riboud, en embrassant une histoire culturelle de l’art très étendue, lui permet de trouver toute sa place dans des collections pourtant très diverses. Elle participe à la transition à venir vers un rééquilibrage d’une sous-représentation historique des femmes et des artistes non blancs à Paris, d’autant qu’elle a elle-même toujours été engagée dans la visibilité des figures noires du passé. Des monuments hiératiques aux stèles drapées de rouge, de noir ou d’or, son style est immédiatement reconnaissable par ses hybridités, entre rigidité du métal et fluidité des éléments textiles, qui renversent les contradictions dur-doux, figuratif-abstrait, masculin-féminin, Occidental-non-occidental ou impuissance, créant des alchimies entre grandeur et fragilité.
Cet alignement des planètes fait suite à l’exposition à la Fondation Giacometti, où son œuvre a été mise en dialogue avec celle du sculpteur suisse, qu’elle a pu rencontrer dans son atelier de Montparnasse et qui fut sa première grande influence en sculpture. L’exposition, qui a voyagé au MoMA, à New York, en 2023, a créé une étincelle internationale, avec, depuis, une série d’expositions majeures, de la Serpentine Gallery, à Londres, à la Pulitzer Arts Foundation, à Saint-Louis ( Missouri) aux États-Unis, et bientôt en Allemagne et en Chine.
A Paris, où elle vit depuis son mariage avec le photographe Marc Riboud (1923-2016) au début des années 1960, ce n’est rien de moins que la première exposition multimuséale présentée du vivant d’un artiste. « Tout est parti d’une conversation avec Laurence des Cars [présidente du Louvre] and Laurent Le Bon [président du Centre Pompidou] sur les célébrations des artistes décédés. Nous nous sommes posés la question de basculer vers une artiste vivante qui n’avait pas fait l’objet d’une célébration à la mesure de son importance »précise Donatien Grau, conseiller pour les programmes contemporains au musée du Louvre et co-commissaire général de l’exposition avec l’Américaine Erin Jenoa Gilbert, la spécialiste de l’œuvre de Barbara Chase-Riboud.
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