Soudain, c’est la surprise… Gêne, étonnement, rire jaune. Depuis le début de notre visite auexposition « Totale » de Martine Syms (née en 1988)nous sommes filmés. Nous voici dans la dernière salle Anticipations de Lafayetteface à un ensemble d’écrans de surveillance. Où l’on se voit, de dos, et où l’on voit les autres, ignorant encore le grand spectacle auquel ils participent.
Ignorant, vraiment ? «Quand nous nous trouvons dans l’espace publicnotre image est constamment enregistrée par de nombreux appareils différents, tels que des appareils photo et des téléphones », explique l’artiste dans le catalogue. « Pour moi, « être en public » a probablement toujours signifié consentir – ou non – à être constamment enregistré. La logique voudrait alors queun tournage est constamment en cours. Si je pouvais utiliser et éditer les images de toutes les caméras qui m’ont enregistré ces derniers jours, à quoi ressemblerait ce film ? Comment nous comportons-nous et comment agissons-nous dans ce contexte ? »
Le grand film de la vie contemporaine
« Mes œuvres explorent notre rapport à ces structures de pouvoir, notre manière de les intérioriser, le fait que nous les imposons aussi aux autres, les raisons de nos problèmes de communication. »
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