Question de leadership | L’art comme solution durable

Question de leadership | L’art comme solution durable
Question de leadership | L’art comme solution durable

Cette semaine, Moridja Kitenge-Banza, président du conseil d’administration de Culture Montréal et artiste visuel international, répond à nos questions sur le leadership.


Publié à 01:01

Mise à jour à 9h00

Cette semaine, Culture Montréal présentera son mémoire dans le cadre des consultations sur le Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) 2050 de la Ville de Montréal. Comment l’art et la culture peuvent-ils contribuer à une transition socioécologique équitable et à une mobilité durable?

Les arts et la culture invitent à découvrir le territoire et à s’identifier à cet espace. Plus on partage un espace commun en marchant, en vélo, en transport en commun, plus on apprend à le connaître, plus on a envie de le protéger, car il devient notre espace commun de vie et de souvenirs. L’enfant qui a l’habitude d’aller à la bibliothèque et au parc, qui croise une œuvre d’art public, le mobilier urbain d’un créateur, eh bien, à force de parcourir ces rues, l’enfant grandit, apprend à connaître et à aimer son espace. Au fur et à mesure qu’il le partage avec d’autres enfants, ils apprennent à se connaître et à se dire que c’est notre espace commun et qu’il faut le protéger.

Que proposez-vous dans votre thèse ?

Nous ne proposons pas un genre ou un type d’art. Nous proposons de penser en amont. L’idée n’est pas de dire : ah, on a construit ça, maintenant on va mettre de l’art ou de la culture. Non. Nous insistons sur l’idée d’avoir les arts et la culture intégrés en amont dans le développement des grands projets de mobilité. Il y a la ligne bleue du métro qui va être développée et la revitalisation de l’Est. Si on intègre l’art et la culture dès le départ, ça permet d’avoir une vision d’ensemble. Ça donne une vitalité culturelle aux espaces. Ça donne la possibilité aux citoyens de développer ce plaisir. J’aime cette idée des 3 C : culture, commerce et citoyen. On a la vitalité culturelle et celle des artères commerciales.

Avez-vous des exemples de cette intégration en amont ?

Nantes, en , est une ville où la culture et l’art ont été intégrés au développement du territoire. Le Quartier des spectacles de Montréal en est un bon exemple. Quand le métro de Montréal a été construit, nous étions fiers d’avoir intégré nos artistes. Actuellement, 1 % des œuvres d’art sont intégrées dans les stations du REM. Imaginez si on disait au début d’un projet comme le REM, on met un théâtre, un projet culturel, une œuvre d’art. Après, quand je prends le train, je peux aller au théâtre.

Vous dites que les arts et la culture peuvent contribuer à relever les défis climatiques. Comment ?

Tout le monde n’aura pas demain une voiture électrique, tout le monde n’ira pas automatiquement en vélo, mais les transports en commun, on pourra les utiliser demain tous ensemble. Il ne s’agit pas de forcer les gens en disant qu’il faut marcher, prendre le métro, le vélo, non, il s’agit de donner du plaisir à choisir ces options, parce que quand je prends mon vélo, à un moment donné, je vis avec la culture.

Les arts et la culture ont aussi un rôle éducatif, pour aider les gens à changer de regard sur les enjeux du changement climatique. En les bousculant, en les faisant réfléchir. Quand les gens allaient voir une pièce comme J’aime Hydroça les a secoués. On a vu aussi, avec la pandémie, comment l’art et la culture ont aidé.

Vous avez succédé à Liza Frulla lorsque vous avez pris la tête de l’organisation il y a deux ans. Comment voyez-vous votre leadership ?

Le leadership que je souhaite assurer, c’est d’ancrer la culture dans le développement de notre métropole. Et je ne suis pas seul. Je suis soutenu par tous les acteurs du milieu, qui ont la même vision et la même conviction. Je suis d’abord venu à Culture Montréal en tant que membre du conseil d’administration, car j’étais président du RAAV, le regroupement des artistes en arts visuels du Québec. Je pourrais dire, à la blague, que depuis le berceau, j’ai cette volonté d’ancrer la culture dans le développement territorial. Culture Montréal, c’est la continuité de ce que j’aime faire. Être acteur. Comme artiste déjà, mais aussi en sortant de l’atelier pour être acteur culturel.

 
For Latest Updates Follow us on Google News
 

NEXT A Quimper, sa déclaration au Musée des Beaux-Arts lui a permis de donner un dernier tour de clé avant les travaux