Le 17et L’édition 2021 de la Biennale d’art contemporain de Lyon a été confiée à Alexia Fabre, ancienne directrice du MAC Val, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne). Depuis 2022, elle préside également l’École nationale supérieure des beaux-arts (Ensba) à Paris. Avec Isabelle Bertolotti, la directrice artistique, elle a réuni, dans neuf lieux – jusqu’au métro Part-Dieu – de la métropole lyonnaise, 78 artistes venus avec 280 œuvres, dont un tiers sont exposées pour la première fois, et 70 réalisées spécifiquement pour la manifestation qui se poursuit jusqu’au 5 janvier 2025. Pour un budget de 8 millions d’euros, elle espère accueillir 300 000 visiteurs (270 000 en 2022).
Lire l’interview (en 2023) d’Alexia Fabre, directrice des Beaux-Arts de Paris : Article réservé à nos abonnés « La question de la diversité dans nos recrutements est fondamentale »
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Le thème proposé cette année aux artistes est « Les Voix des fleuves », étrangement traduit en anglais (car la Biennale est internationale, avec 59% d’artistes étrangers) par « Crossing the Water ». Alexia Fabre entend célébrer l’accueil de l’Autre en s’appuyant sur l’usage millénaire du réseau fluvial de la région Auvergne-Rhône-Alpes qui, dit-elle, a permis « vendre et échanger des produits, transporter des personnes et générer des rencontres ». Lors de la visite, on ne peut pas dire que tous les artistes aient respecté les consignes…
La grande majorité d’entre eux sont très jeunes (la plus jeune, Sofia Salazar Rosales, n’a que 25 ans), ce qui est une bonne chose, à la fois parce que cela promet de nouvelles découvertes et parce que la moitié du public de la dernière édition avait moins de 26 ans, comme ont pu le constater les organisateurs. Les anciens ne sont cependant pas oubliés, comme Annette Messager (80 ans), Christian Boltanski (1944-2021) ou encore la regrettée Sylvie Fanchon (1953-2023), qui a longtemps enseigné à l’Ensba.
Des espaces parfois difficiles
La jeunesse, ou au contraire l’expérience, n’a pas été de trop pour affronter les espaces parfois difficiles de la Biennale, notamment un lieu inédit, l’ancien chantier de réparation SNCF baptisé « Les Grandes Locos » : 50 000 mètres carrés dont 20 000 d’exposition. Avec un hall redoutable, grande et haute voûte de béton vieillissant qui, de l’aveu même des responsables de la Biennale, a conduit nombre d’artistes qui la découvraient à repenser entièrement leur installation, sans être effrayés par l’aspect « squat » du lieu : beaucoup d’entre eux, notamment les plus jeunes, le vivent au quotidien. Mieux, le côté délabré peut inspirer, comme c’est le cas pour Michel de Broin : il a réalisé une étrange calligraphie au néon sur l’ensemble de la voûte qui souligne les parties restaurées, plus claires, du béton.
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