Le ministère public réclame une peine exemplaire pour Samuel Vallières, coupable de conduite dangereuse ayant entraîné la mort et des lésions corporelles. La juge Marie-Chantal Brassard, de la Cour du Québec, a entendu les observations sur la sentence jeudi au palais de justice d’Amos et doit prononcer sa sentence le 17 janvier.
L’homme de 22 ans d’Amos a plaidé coupable à ces accusations en juillet dernier. Le 8 mai 2022, Samuel Vallières a perdu le contrôle de sa voiture, une Audi A4, alors qu’il roulait à grande vitesse en direction nord sur la route 109 à Saint-Félix-de-Dalquier.
Il a quitté sa voie et est entré en collision frontale avec une voiture venant en sens inverse, tuant le conducteur et blessant grièvement son beau-fils de 12 ans. Selon les enquêteurs de la Sûreté du Québec, Vallières roulait entre 173 et 188 km/h au moment de l’impact. L’enquête a également démontré qu’il n’avait pas les facultés affaiblies.
Le garçon a subi de multiples traumatismes, a été hospitalisé pendant trois mois à Sainte-Justine et vit aujourd’hui avec des séquelles physiques et psychologiques. Me Marianne Roux, du parquet, a lu une déclaration écrite dans laquelle il décrit les conséquences de ce crime sur sa vie.
C’est encore difficile à gérer, car ma vie ne sera plus jamais la même. Je vais devoir changer de choix de carrière car aller à l’école est très difficile. La douleur physique est forte. Mon adolescence a été abandonnée, reste à savoir si ma vie d’adulte le sera aussi
il a écrit.
La fille de la victime a témoigné par écrit de la lourde perte qu’elle a subie à l’occasion de la fête des mères. Des sentiments de rage et de révolte, mais aussi de découragement et de perte de motivation l’habitent.
Une phrase exemplaire
Me Roux estime qu’une peine exemplaire de 4 ans et demi de prison, assortie d’une interdiction de conduire pendant cinq ans, est nécessaire pour dissuader le contrevenant et toute autre personne de conduire à des vitesses aussi dangereuses.
L’accident a eu lieu sur la route 109. (Photo d’archive)
Photo : avec l’aimable autorisation
Elle a évoqué le préjudice subi par les victimes et leurs familles, son très haut niveau de responsabilité et le fait qu’il roulait à une vitesse presque deux fois supérieure à la limite de 90 km/h. Le procureur de la République a reconnu en revanche l’absence d’antécédents, son âge de 19 ans au moment des faits et les regrets qu’il a exprimés.
Il a également mis en avant des dépassements illégaux sur doubles lignes qu’il avait effectués en février 2021, et deux autres infractions au code de la sécurité routière. Une fois, il n’avait pas ses papiers d’immatriculation et, au moment de l’accident, son véhicule n’était pas assuré.
Un candidat à la réhabilitation
De son côté, Me Véronique Talbot a insisté sur le potentiel de réadaptation de son client, dont le parcours a déjà commencé. Elle a rappelé son jeune âge, son plaidoyer de culpabilité, l’absence d’antécédents et ses remords exprimés à plusieurs reprises.
Elle estime que la peine demandée par le ministère public est trop lourde et qu’une peine de deux ans moins un jour de détention, qui pourrait être purgée dans la communauté, répondrait mieux aux objectifs de réhabilitation que doit viser le tribunal, selon elle. .
Samuel Vallières a témoigné des blessures graves qu’il a subies dans l’accident et qui ont nécessité une hospitalisation d’un mois et lui ont laissé, lui aussi, des séquelles. Il lui est interdit de conduire depuis sa libération en octobre 2022.
Il s’est dit prêt à entreprendre toute thérapie liée à l’usage problématique du cannabis qu’il avait récemment développée. Il est également prêt à faire un suivi sur le plan psychologique pour résoudre d’autres problèmes liés à son enfance qui ont pu contribuer à son impulsivité et à son manque de jugement.
Vallières plaidait pour une peine de moins de deux ans, qui lui permettrait d’être incarcéré à Amos, près de sa famille. Il dit avoir également pris conscience de l’impact de ses actes sur la vie des victimes et qu’il n’est plus la même personne depuis ce drame auquel il pense tous les jours. Les lettres lues au tribunal l’ont également secoué.
J’espère vraiment que tu pourras me pardonner un jour. Je suis désolé, vraiment désolé
declared Samuel Vallières.
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