mouetteLa Ligue s’y lancera-t-elle alors que DAZN sera prêt à apporter 80 M€ ?
« Cette publicité résiste-t-elle à l’analyse ? »» s’interroge Pierre Maes, spécialiste belge des droits TV sportifs. “Cela signifierait que la Ligue elle-même devrait payer pour la production des matches, d’une part, ce qui coûterait environ 20 millions d’euros par an. Il lui faudrait ensuite aller frapper elle-même aux portes des opérateurs télécoms pour leur vendre sa chaîne. Alors qu’ils ont un acteur, DAZN, prêt à mettre 80 millions d’euros sur la table et qui a de l’expérience dans la négociation avec les opérateurs télécoms. J’ai plutôt l’impression qu’il s’agit là d’une forme de bluff, pour ma part. Si plusieurs pays ont brandi cette menace, seuls les Pays-Bas ont agi, mais de toute façon, ils ne recommenceraient pas s’il fallait recommencer.»
Pourquoi le football belge ne vaut plus 103 millions d’euros
Rares sont les dirigeants du club que nous avons contactés qui semblent vraiment croire à cette idée… du moins, dans l’immédiat. Certains ne nient pas qu’il faut y réfléchir pour l’avenir et c’est peut-être pour cette raison aussi que la Ligue a recruté il y a un an Pieter De Windt, ex-VRT, comme nouveaux médias, directeur marketing et commercial. “L’idée est louable, mais le timing ne me semble pas opportun, alors que nous venons de lancer un nouvel appel d’offres. Qui osera prendre le risque de réaliser seul un DAZN ? “répond ce leader du cercle D1.
Et si DAZN n’était plus là en 2030 ?
Car le problème, se dit-on à la Ligue, c’est que si DAZN sait en 2030 qu’il est à nouveau le seul partenaire crédible sur le marché, l’offre risque d’être encore plus basse. “La réflexion a du sens.poursuit Pierre Maes. “Cela s’applique à la Belgique, mais aussi à la France et à l’Italie, où DAZN était autrefois le seul acteur majeur à investir dans les droits du football.» Et où les montants ont diminué.
“En plus, c’est un groupe en difficulté (NDLR : un peu plus d’un milliard de pertes en 2022) et qui n’est toujours pas en équilibre. Il y a donc un risque pour la Ligue belge et d’autres si jamais elle s’effondre. Peut-être devons-nous nous préparer au fait qu’il n’y aura plus personne en 2030.» Au moins, il ne reste plus personne pour déposer un montant comparable. Shay Segev, le PDG de ce « Netflix du sport », a annoncé cet été que 2024 serait la première année rentable pour le groupe. A confirmer.
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