Récemment malmené au Parlement par la N-VA, le CEO de Proximus dirige une nouvelle structure qui regroupe les activités de l’entreprise aux Etats-Unis et en Inde. Clarté, qui justifie son augmentation de salaire. Une prise de risque aussi.
Une « étape importante » dans le développement de Proximus: « nous poursuivons notre chemin pour devenir l’un des leaders mondiaux de la communication numérique ». C’est ainsi que Guillaume Boutin, CEO de l’entreprise, a annoncé la naissance d’une nouvelle structure, Proximus Global.
“Cette nouvelle structure regroupe nos filiales internationales BICS, Telesign et Route Mobile Limited», a-t-il poursuivi. Ou encore des entités acquises à l’étranger pour trouver des pôles de croissance aux Etats-Unis et, plus récemment, en Inde dans ce secteur des communications numériques.
Guillaume Boutin prendra lui-même la direction de Proximus Globaltout en maintenant les dirigeants des différentes entités.
Un signal de clarté
L’étape était prévue, mais il faut aussi voir un signe de clarté dans la communication et la gouvernance concernant la stratégie internationale de Proximus. Un coup de pouce a été donné l’été dernier avec l’acquisition de l’Indian Route Mobile.
« Avec cette acquisition, nous serons déjà numéro trois dans ce métier, nous aurons accès à cinq milliards de téléphones portables, nous générerons 120 milliards de messages par an, nous disait-il alors. Nos clients sont Google, Microsoft, WhatsApp, Amazon, Alibaba, Tik Tok… Dans trois ou quatre ans, 50 % du chiffre d’affaires sera généré par les activités internationales.
Plus lisible, la stratégie convaincra-t-elle ? “Miser sur la croissance en réalisant des acquisitions à distance est toujours un pari risquépour toute entreprise », a déclaré l’économiste Bruno Colmant dans un rapport de Trends Tendances. “Je me méfie de cette stratégie”, a ajouté Geert Noels, PDG d’Econopolis.
« Cette transaction, sans impact sur les flux de trésorerie et la dette de Proximus, valorise Proximus Global à un valeur des fonds propres d’environ 3,1 milliards d’euros», indique l’entreprise dans un communiqué. C’est… deux fois plus que la valeur belge.
Une exposition plus forte
En clarifiant le jeu, Guillaume Boutin confirme le message d’assurance envoyé lors de son audition au parlementlorsqu’il répondait en substance aux critiques des députés : “Je sais ce que je fais”.
Il justifie également le renouvellement de son mandat, décidé l’été dernier, avec une augmentation de salaire substantielle (400 000 euros de plus) pour « l’évolution de ses responsabilités internationales ».
Mais il devient aussi, plus que jamais, l’incarnation de cette stratégie et s’expose à des doutes croissants, alors que l’action de la société continue de baisser en bourse.
La N-VA, en particulier, s’est montrée très dure sur la stratégie de Laz et sur l’homme lors de son audition au parlement. Mais si les négociations fédérales aboutissent enfin, elle pourrait bientôt prendre les commandes… tout en étant absente du conseil d’administration de Proximus.
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