Quel portrait dresser des locataires de logements sociaux en Auvergne-Rhône-Alpes ? C’est le travail réalisé par l’Insee fin novembre 2024 dans une étude basée sur ses statistiques 2022. Ceci n’est pas sans rappeler quelques chiffres préliminaires : la région Aura compte 509 000 logements sociaux, ce qui représente 14% de l’ensemble des logements. Un parc social occupé par 1,15 million de personnes, soit 15% des habitants du territoire régional.
Actis logements sociaux à Grenoble. Sur le continent, 41 % des locataires de logements sociaux vivent en dessous du seuil de pauvreté. © Jean-Sébastien Faure – Ville de Grenoble
« Près d’un logement social sur deux est situé dans une zone tendue [et] un sur cinq est situé dans un quartier prioritaire de la politique de la ville », note encore l’Insee. Ce qui rappelle que 70 % des logements en QPV appartiennent au parc social, alors que celui-ci est sous-représenté en milieu rural. Enfin, du fait des tensions sur le logement, la région Aura est l’une des régions (avec Paris) où les loyers des logements sociaux sont les plus élevés.
Les locataires de logements sociaux ont naturellement de faibles revenus. L’Insee indique qu’en moyenne dans la région, 38 % des locataires sociaux ont des revenus inférieurs au seuil de pauvreté. Lequel est fixé à un revenu de 1 155 euros par mois pour une personne seule. Ce taux atteint même 41 % dans la métropole grenobloise… et 50 % dans la QPV. En comparaison, les « pauvres » représentent 19 % du parc locatif privé.
Le parc de logements sociaux compte une plus grande proportion de familles monoparentales. © Florent Mathieu – Place Gre’net
Le logement social se distingue également par sa forte proportion de familles monoparentales parmi ses locataires. Ceux-ci sont en moyenne de 19% dans le secteur social, contre 10% dans le secteur privé. Une proportion qui n’est pas près de diminuer puisqu’entre 2021 et 2022, un quart des nouveaux entrants dans un logement social étaient des familles monoparentales. 45 % d’entre eux vivent également sous le seuil de pauvreté, les aides représentant 32 % de leurs ressources (contre 20 % pour l’ensemble des locataires de logements sociaux).
43 % des locataires des logements sociaux sont des personnes seules, soit 15 points de moins que dans les logements privés. Moins nombreuses que les hommes, les femmes célibataires sont également plus âgées : 62 ans contre 51 ans en moyenne. L’Insee constate également que quatre T3 sur dix sont occupés par des personnes seules, une situation parfois liée à la séparation ou au décès, ou encore au droit de visite ou d’hébergement d’un enfant. Ceci même si un T1 sur dix n’est pas occupé, quant à lui, par une seule personne.
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